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Scepticisme dans les milieux diplomatiques au sujet de l’efficacité des démarches arabes

Les démarches politico-diplomatiques arabes se multiplient et s’intensifient à mesure que se précisent les menaces d’une offensive occidentale contre le régime irakien. Un ancien diplomatique libanais chevronné ne cache pas sur ce plan son scepticisme concernant l’efficacité de ces démarches, reflétant ainsi le scepticisme plus général qui se manifeste à ce propos dans certains milieux diplomatiques locaux. Commentant la conjoncture globale qui marque l’évolution de la crise irakienne, cet ancien diplomate souligne que ce qui importe au stade actuel, ce n’est pas de savoir si les ministres arabes des Affaires étrangères tiendront une réunion à la mi-février ou si un sommet extraordinaire de la Ligue arabe sera convoqué sous peu, mais c’est plutôt de déterminer si les dirigeants arabes sont en mesure de prendre les décisions qui s’imposent et de traduire ces résolutions dans les faits en cas d’attaque contre l’Irak. Faisant preuve de réalisme à ce sujet, la source susmentionnée souligne que ni les pays arabes ni d’autres pays étrangers ne sont en mesure d’empêcher une guerre en Irak si les États-Unis sont bel et bien déterminés à se lancer dans une telle opération. Tout ce que les membres de la Ligue peuvent espérer c’est de limiter l’impact et les retombées du conflit sur les États de la région. C’est dans un tel contexte particulièrement explosif que les ministres arabes des Affaires étrangères devraient tenir une réunion de concertations à la mi-février. Les chefs de la diplomatie auront d’ici là évalué la teneur du discours que le secrétaire d’État, Colin Powell, prononcera demain, mercredi, devant le Conseil de sécurité des Nations unies afin d’exposer les preuves que l’Administration Bush a rassemblées au sujet de la violation par l’Irak de la résolution 1441 de l’Onu sur le désarmement irakien. Cette résolution onusienne, note l’ancien diplomate susmentionné, donne lieu à des interprétations contradictoires entre les pays occidentaux. Certains membres de l’Union européenne, dont notamment la France et l’Allemagne, affirment en effet que la guerre contre le régime irakien ne peut être justifiée que si des armes de destruction massive sont effectivement découvertes en territoire irakien ou si le rapport des inspecteurs de l’Onu s’avère accablant pour Bagdad. L’axe franco-allemand estime ainsi que si aucune de ces conditions n’est satisfaite, il ne saurait être acceptable de lancer une offensive contre l’Irak dans le seul but de renverser le régime en place et de contrôler les richesses pétrolières du pays. L’issue de ce débat devrait se préciser dans les tout prochains jours. Mais pour l’heure, la question qui se pose est de savoir si les dirigeants arabes qui se réuniront d’ici au début du mois de mars seront capables d’être à la hauteur des événements qui pointent à l’horizon. Le diplomate libanais précité rappelle à ce propos la longue série de résolutions, restées lettre morte, adoptées par les rois et chefs d’État arabes chaque fois que le Moyen-Orient est confronté à des crises majeures. La dernière en date de ces résolutions est celle qui a été approuvée lors du Sommet de Beyrouth qui s’était prononcé contre toute attaque visant un pays membre de la Ligue, dans une allusion évidente à l’Irak. Les observateurs s’interrogent sur ce que les dirigeants pourraient faire de plus sur ce plan. Il reste que nombre d’observateurs ne manquent pas de relever qu’une fois de plus, la Ligue affiche son impuissance face aux dangers qui planent sur l’Irak alors que des pays occidentaux, tels que la France et l’Allemagne, paraissent peser de tout leur poids dans la balance afin de sauver la région du cataclysme. Émile KHOURY
Les démarches politico-diplomatiques arabes se multiplient et s’intensifient à mesure que se précisent les menaces d’une offensive occidentale contre le régime irakien. Un ancien diplomatique libanais chevronné ne cache pas sur ce plan son scepticisme concernant l’efficacité de ces démarches, reflétant ainsi le scepticisme plus général qui se manifeste à ce propos dans...