Robert Ghanem appelle les chrétiens à surmonter leur complexe d’infériorité face à la Syrie

M. Robert Ghanem, député de la Békaa-Ouest, a estimé que le « Liban a perdu son équilibre à tous les niveaux », et établi un constat pessimiste de la situation politique. Dans le cadre d’un entretien accordé samedi à la Voix du Liban, M. Ghanem a estimé que « la Chambre des députés ne remplit pas son rôle et ne demande pas des comptes » aux responsables. « Les Libanais assument l’entière responsabilité de la situation actuelle : ils ont introduit le parrainage régional dans les dédales des intérêts libanais », a-t-il indiqué. « Nous avons besoin de dépasser nos tiraillements et nos intérêts personnels pour sauver le pays (...) », a souligné M. Ghanem, avant de poursuivre : « Il faut que les Libanais s’entendent sur les principes de base avant d’amender l’accord de Taëf. » Il a affirmé par ailleurs qu’il « ne regagnera pas espoir en tout changement dans le cadre de la formule politique qui existe actuellement ». « Il faut que la majorité silencieuse s’exprime et fasse pression sur les députés pour qu’on puisse avancer », a-t-il indiqué. Évoquant la position de Mgr Nasrallah Sfeir à l’égard de la Syrie, M. Ghanem a qualifié de « positive la nuance apparue tout récemment dans le discours du patriarche maronite entre les revendications immédiates et les revendications stratégiques ». Il a appelé les chrétiens, et « les maronites tout particulièrement », à « dépasser leur complexe d’infériorité face à la Syrie », soulignant l’intérêt d’un partenariat avec la Syrie et mettant l’accent sur la nécessité de la présence syrienne au Liban. M. Ghanem a enfin déclaré que la Syrie et le Liban ont toujours besoin du Premier ministre, Rafic Hariri, pour qu’il achève ce qu’il a commencé au niveau politique et économique.