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Irak La course entre guerre et diplomatie, vue de Beyrouth

La crise irakienne monopolise l’attention des milieux diplomatiques à Beyrouth, où l’on pense que le compte à rebours en vue d’une frappe américaine contre Bagdad commencera dans la deuxième moitié de février. On estime, dans ces milieux, que les États-Unis sont disposés à satisfaire les exigences des pays qui demandent un délai supplémentaire pour les inspections, mais seulement pour deux semaines ou trente jours au maximum, et à condition que ces pays acceptent que le Conseil de sécurité décrète, à la fin de ce délai, une frappe militaire au cas où Bagdad continuerait à ne pas coopérer avec les inspecteurs de l’Onu. Ainsi, souligne-t-on de mêmes sources, les États, qui, à l’instar de la Russie, de la France, de l’Allemagne et de la Chine, voudraient donner une chance à la solution diplomatique, peuvent utiliser ce délai supplémentaire pour tenter de convaincre le régime de Saddam Hussein de coopérer pleinement. Si, au bout du compte, ce dernier se montrait toujours rétif, ces pays ne seraient plus en mesure de s’opposer à la guerre et ceux d’entre eux qui sont membres permanents du Conseil de sécurité n’utiliseraient pas leur droit de veto contre une résolution autorisant la communauté internationale à mener une action militaire contre l’Irak. Des diplomates pensent même que certains États qui se montrent actuellement hostiles à la guerre pourraient être amenés à aider secrètement les États-Unis à débarrasser l’Irak du régime de Saddam Hussein en fomentant un complot intérieur, et cela afin d’épargner au pays les affres d’une invasion extérieure et à la région les modifications géopolitiques tant redoutées. Voilà pourquoi, lors d’une récente réunion avec les responsables militaires, le président Saddam Hussein a mis en garde contre les « traîtres » éventuels à l’intérieur de l’Irak. Pour l’instant, on en est encore, dans les capitales « pacifistes », à exhorter Bagdad à ne pas entraver le travail des inspecteurs et, en conséquence, à ne pas donner de prétexte à Washington pour déclencher la guerre. Pour ce qui est des pays arabes, leur principale préoccupation dans les semaines à venir, soulignent les diplomates, est de multiplier les contacts afin de prendre des mesures susceptibles de les prémunir contre les retombées de la guerre. Toutes les capitales arabes sont anxieuses, en effet, de savoir quelle sera la place de chacune d’entre elles dans la “ nouvelle carte ” géopolitique du Proche et du Moyen-Orient qui naîtra de l’issue du conflit en Irak. Elles veulent aussi savoir quel sera, dans un tel contexte, le sort de la question palestinienne ; avant qu’Ariel Sharon, sorti victorieux aux législatives israéliennes, n’ait eu le temps de la liquider. Émile KHOURY
La crise irakienne monopolise l’attention des milieux diplomatiques à Beyrouth, où l’on pense que le compte à rebours en vue d’une frappe américaine contre Bagdad commencera dans la deuxième moitié de février. On estime, dans ces milieux, que les États-Unis sont disposés à satisfaire les exigences des pays qui demandent un délai supplémentaire pour les inspections,...