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Diplomatie - Mahmoud Hammoud a reçu l’ambassadeur de Grande-Bretagne Le Liban appelle à la tenue d’une rencontre ministérielle arabe, avant l’heure H (photo)

Le Liban compte assumer jusqu’au bout sa présidence du Sommet arabe et entreprendre toutes les démarches possibles pour tenter d’éviter une guerre contre l’Irak. C’est dans cet esprit que le ministre libanais des Affaires étrangères, M. Mahmoud Hammoud, est entré hier en contact avec certains de ses homologues arabes pour appeler à une rencontre ministérielle sur l’Irak, pendant la première quinzaine de février. Pourquoi cette date ? Le Liban pense qu’après le 5 février, date à laquelle le secrétaire d’État américain, M. Colin Powell, communiquera au Conseil de sécurité les preuves que détient son pays sur l’existence à Bagdad d’armes de destruction massive, l’heure H de la guerre approchera et il faut donc agir vite. Le Liban souhaiterait donc presser les frères arabes d’adopter une position unifiée contre la guerre en préparation, en se basant sur le Pacte de défense commune qui unit les pays membres de la Ligue arabe et qui stipule que toute agression contre l’un d’eux est une agression contre tous. Selon les informations recueillies hier au palais Bustros, deux pays ont déjà répondu positivement à la suggestion libanaise. Il s’agit de l’Égypte et de la Jordanie. La Syrie, par la personne de son ministre des Affaires étrangères, M. Farouk el-Chareh, avait encouragé cette initiative, tout comme le secrétaire général de la Ligue, M. Amr Moussa. Si cette réunion se tient, elle se déroulera probablement au siège de la Ligue, au Caire, même si certaines parties ont suggéré qu’elle se tienne à Bagdad même, pour plus d’effet symbolique. L’objectif déclaré de cette réunion est de déployer tous les efforts possibles pour éviter la guerre, conformément aux décisions du Sommet arabe de mars dernier, qui s’était tenu à Beyrouth et qui avait rappelé que toute agression contre un pays arabe, l’Irak y compris, est une attaque contre la sûreté nationale arabe. Des décisions concrètes Toutefois, si la réunion devait se tenir à Bagdad, elle serait boycottée par le Koweït. C’est pourquoi, Le Caire reste la meilleure solution, quitte à former ensuite une délégation regroupant les ministres libanais, égyptien, saoudien, jordanien et yéménite, qui se rendrait en Irak pour y rencontrer le président Saddam Hussein et le pousser à plus de coopération avec les inspecteurs de l’Onu en vue d’éviter la destruction de son pays. Le Liban considère qu’un dialogue direct avec le président irakien pourrait être fructueux, d’autant que Saddam Hussein a déjà répondu positivement à une requête des ministres arabes des Affaires étrangères, en septembre dernier, lui demandant de coopérer avec les inspecteurs de l’Onu. Les Arabes pourraient aussi faire valoir, auprès du président irakien, leur refus de la proposition américaine de lui assurer un lieu d’exil, à lui et aux membres de sa famille. L’essentiel étant pour le Liban que cette réunion puisse aboutir à des décisions concrètes, avant la fête de l’Adha, le 11 février, qui marquera, selon les informations recueillies jusqu’à présent, un tournant important dans la crise irakienne. Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères a reçu, hier, l’ambassadeur de Grande-Bretagne, M. Richard Kinchen, qui lui a annoncé la venue prochaine à Beyrouth d’une délégation de parlementaires britanniques. Aux journalistes, M. Kinchen a fait part de son inquiétude quant aux développements dans la région, surtout après le rapport de M. Hans Blix sur l’Irak, dans lequel le chef des inspecteurs de l’Onu précise que l’Irak ne semble pas avoir accepté l’idée du désarmement qui lui est demandé. En réponse à une question, l’ambassadeur de Grande-Bretagne a déclaré que les consultations entre chefs d’État, ou de gouvernement, sont particulièrement importantes actuellement. C’est sous cet angle qu’il faut voir la rencontre prochaine entre M. Tony Blair et le président Bush, qualifiée par certains de « conseil de guerre ». Mais M. Kinchen a tenu à préciser que l’Irak ne constitue certainement pas le seul sujet des entretiens. Il sera ainsi question de la situation dans les territoires occupés et de la nécessité de hâter la création d’un État palestinien.
Le Liban compte assumer jusqu’au bout sa présidence du Sommet arabe et entreprendre toutes les démarches possibles pour tenter d’éviter une guerre contre l’Irak. C’est dans cet esprit que le ministre libanais des Affaires étrangères, M. Mahmoud Hammoud, est entré hier en contact avec certains de ses homologues arabes pour appeler à une rencontre ministérielle sur...