Droits de l’homme Un groupe de travail de l’Onu qualifie d’« arbitraire » la détention d’un Libanais en Syrie

«Le groupe de travail de l’Onu sur la détention arbitraire a examiné la situation de Georges Ayoub Chalaweet, un Libanais enlevé à Beyrouth en 1994 et transféré en Syrie. Georges Ayoub Chalaweet recevait des visites de sa famille jusqu’en 1998. Il est aujourd’hui détenu au secret, et les autorités libanaises refusent d’admettre sa détention en Syrie », a affirmé hier l’association libano-française pour la défense des droits de l’homme Solida (Soutien aux Libanais détenus arbitrairement), dans un communiqué. « Saisi de ce cas par le mouvement Solida et la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme (FIDH) en juin 2002, le groupe de travail sur la détention arbitraire avait alors transmis une demande d’informations aux autorités syriennes, qui ont par courrier admis la détention de M. Chalaweet, l’expliquant par le fait qu’il aurait été impliqué dans un accident de voiture au Liban en 1992 », a poursuivi Solida. Selon l’ONG, l’enquête du groupe de travail de l’Onu sur la détention arbitraire a abouti aux résultats suivants : « Georges Ayoub Chalaweet est détenu depuis le 30 mars 1994 sans avoir été informé des charges retenues contre lui, sans qu’un tribunal ne statue sur la légalité de sa détention et sans aucun contact avec sa famille depuis 1998, ce qui constitue une série de violations d’une grande gravité. Une telle privation de liberté est en contradiction avec les articles 9 et 10 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, et les principes 10 et 12 de l’ensemble des principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d’emprisonnement. » Le groupe de travail a ensuite demandé au gouvernement syrien de « prendre les mesures nécessaires pour remédier à la situation ». « Nous saluons cet avis du groupe de travail de l’Onu sur la détention arbitraire qui montre une fois de plus l’intérêt que porte la communauté internationale à cette douloureuse question des Libanais détenus arbitrairement en Syrie », a indiqué Solida. « Nous saluons également la reconnaissance officielle par les autorités syriennes de la détention de M. Chalaweet et espérons vivement qu’il sera prochainement libéré, comme tous les autres Libanais détenus dans les mêmes conditions », a poursuivi l’association. Et de conclure : « Nous déplorons l’attitude inhumaine des autorités libanaises qui, en décembre 2000, ont rendu publique une liste de 95 détenus en Syrie, affirmant qu’elle était exhaustive – et sur laquelle ne figurait pas le nom de M. Chalaweet – méprisant ainsi toutes les autres familles de détenus qui savent que leurs proches sont emprisonnés en Syrie puisqu’elles leur ont rendu visite sur leur lieu de détention. »