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Conseil des ministres - L’État va régler 180 millions de dollars à Cellis et LibanCell demain au plus tard La tendance à l’apaisement l’a emporté

La volonté d’apaisement était évidente, hier, en Conseil des ministres. Présidée par le chef de l’État, la réunion a soigneusement évité toutes les questions délicates qui ont agité, ces dernières semaines, la vie politique, et notamment celle de la téléphonie mobile. La réunion a été jugée « bonne » par le Premier ministre. Cette question figurait d’ailleurs en dernier, dans un ordre du jour fourni, qui a été à l’origine d’une très longue séance de travail. Des décisions importantes ont quand même marqué la séance. Ainsi, le Conseil des ministres a approuvé l’accord de prolongation de la gestion des deux réseaux Cellis et LibanCell par les gestionnaires concernés jusqu’au 30 juin, ainsi que le paiement d’une somme de 180 millions de dollars aux sociétés avant le 31 janvier, prix convenu lors du transfert de propriété des deux réseaux à l’État, le 31 août dernier. Cette question a pris par surprise le Conseil des ministres, qui a blâmé le ministre des Finances, Fouad Siniora, pour avoir manqué de lui expliciter les échéances relatives à cet accord. M. Siniora a expliqué au Conseil des ministres que les services législatifs du ministère des Finances avaient interdit à l’État de régler cette somme en bons du Trésor et que la somme devait donc être payée comptant, avant le 31 janvier 2003, sous peine de voir l’accord de transfert de propriété caduc et d’avoir à le renégocier. Le gouvernement a donc convenu, à l’unanimité, d’honorer cette dette, d’autant qu’en payant comptant le Trésor économise les intérêts de 10 % qu’il aurait dû honorer en cas de paiement en bons du Trésor, conformément à l’accord sur le transfert de propriété. Par ailleurs, décision a été prise de demander à la société d’audit internationale KPMG de formuler ses remarques au sujet des cahiers des charges du cellulaire. Ainsi, le débat de fond sur les recettes du cellulaire opposant le ministre concerné au chef du gouvernement, ainsi que les divergences au sujet des cahiers des charges ont été reportés, comme l’ont constaté certains ministres, à l’issue de la réunion. Le seul autre point sensible à l’ordre du jour concernait une série de grands projets d’autoroute, que le Conseil des ministres a jugé plus prudent de confier au ministère des Travaux publics plutôt qu’au CDR. Par ailleurs, le Conseil des ministres a pris les décisions de référer le projet de loi sur les retraites ainsi qu’un projet d’assainissement du travail administratif à une commission présidée par le vice-président du Conseil Issam Farès. Le gouvernement a également chargé la commission ayant examiné la question des empiètements sur les biens-fonds maritimes d’étendre son étude aux empiètements sur les domaines fluviaux. Dans un souci d’économie, le gouvernement a chargé le CDR d’envisager avec les ministères concernés de construire des édifices aux ministères et établissements publics sur des biens-fonds appartenant à l’État. Enfin, le Conseil des ministres a chargé une commission de revoir le calendrier des congés officiels. La situation régionale Le chef de l’État et le Premier ministre avaient tous deux mis l’accent au début de la séance sur la gravité de la situation régionale et les éventuelles retombées sur tous les pays de la région, y compris le Liban, d’une guerre en Irak et de la victoire d’Ariel Sharon aux élections israéliennes. Évoquant « la conjoncture difficile que connaissent les pays de la région du fait des menaces contre l’Irak », M. Lahoud a indiqué que le Liban effectuait actuellement « des démarches avec nombre de dirigeants arabes et étrangers afin d’épargner à la région les répercussions négatives d’une éventuelle solution militaire ». Au sujet des législatives en Israël, il a souligné que le résultat « était attendu » et que désormais les chances de relance du processus de paix étaient « plus faibles que jamais, parce que les Israéliens ont voté pour le maintien de l’option de la force au lieu d’adopter celle du droit, qui consiste à appliquer les résolutions internationales nécessaires à l’instauration d’une paix juste, globale et durable ». Le président de la République a, en outre, noté que « ces développements régionaux coïncident avec la poursuite de la campagne menée contre le Liban, la Résistance nationale (le Hezbollah) et la Syrie à travers la diffusion de mensonges sur l’existence, aux mains des hommes de la Résistance, d’armes internationalement prohibées ». M. Lahoud a cité, dans ce cadre, la revue américaine Foreign Report, selon laquelle des missiles armés de vecteurs chimiques auraient été transférés d’Irak au Liban-Sud. « Ce qui est sûr, c’est que ces allégations sont le produit des médias israéliens », a estimé M. Lahoud, pour qui cette campagne illustre « l’intention d’Israël d’exploiter toute action militaire contre l’Irak afin d’élargir le cadre de ses agressions, tout comme l’État hébreu avait mis à profit les événements du 11 septembre (2001) pour frapper les Palestiniens ». Il a conclu en soulignant la nécessité d’unifier les rangs à l’intérieur et d’éviter tout ce qui est de nature à diviser. M. Hariri devait, de son côté, tenir des propos similaires sur l’unité nationale, soulignant lui aussi la nécessité « d’éviter tout ce qui est susceptible de produire des crispations à l’intérieur ».
La volonté d’apaisement était évidente, hier, en Conseil des ministres. Présidée par le chef de l’État, la réunion a soigneusement évité toutes les questions délicates qui ont agité, ces dernières semaines, la vie politique, et notamment celle de la téléphonie mobile. La réunion a été jugée « bonne » par le Premier ministre. Cette question figurait d’ailleurs...