Kinchen à Moukhtara : La pression militaire sur l’ Irak est nécessaire

Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), le député Walid Joumblatt, a reçu hier à déjeuner l’ambassadeur de Grande-Bretagne au Liban, David Kinchen, en présence du ministre des Déplacés Marwan Hamadé et des députés Nehmé Tohmé, Salah Honein, Akram Chéhayeb, Abdallah Farhat, Georges Dib Nehmé et Élie Aoun. À l’issue de la rencontre, M. Kinchen a indiqué qu’il avait évoqué la situation de crise dans la région avec M. Joumblatt et les membres de son bloc parlementaire. Le diplomate a souhaité une solution pacifique à la question irakienne, espérant que la crise se dénouerait sans un recours à la solution militaire contre Bagdad. Interrogé sur les manifestations de protestation contre une guerre éventuelle en Irak, M. Kinchen a estimé que de tels mouvements donnent au peuple l’opportunité de donner son avis concernant ce qui se produit. Il a enfin plaidé pour une solution pacifique « malgré les nombreuses difficultés qui se présentent. Mais la pression militaire est nécessaire pour obliger l’Irak à se soumettre à la volonté de la société internationale et aux résolutions de l’Onu », a ajouté M. Kinchen. Joumblatt : « Destruction » du patrimoine De son côté, le chef du PSP a déploré hier la « destruction » progressive du patrimoine libanais dans différentes régions, notamment au niveau des sites archéologiques. « Le schème de la destruction est omniprésent ces jours-ci, sous diverses formes », a affirmé M. Joumblatt. « Parmi celles-là, il y a la théorie du lavage des cœurs, un concept nouveau sur le plan du droit constitutionnel. Mais il existe aussi d’autres formes de destruction qui sont irréparables. J’ai été frappé par un article publié dans le quotidien an-Nahar sur la mosquée el-Omari, et signé de la journaliste audacieuse May Abboud Abi Akl. L’article évoquait les méthodes qui sont employées pour détruire le passé de cette mosquée. C’est effectivement comme si nous avions honte de l’histoire de cette mosquée, qui s’est particularisée au fil des années par une coexistence et un patrimoine hors du commun », a-t-il indiqué. « Mis à part ce processus de destruction au centre-ville, le quotidien as-Safir a publié un article signé Mohammed Charaf sur la destruction du patrimoine culturel à Baalbeck paru sous le titre : “Le cirque architectural avale le site de Baalbeck et l’histoire”. Il aurait peut-être mieux valu écrire : “Le cirque architectural détruit le site et l’histoire” », a poursuivi M. Joumblatt. « De la mosquée el-Omari, en passant par Baalbeck, jusqu’à la vieille ville de Saïda, privée de constructions normales », le spectacle est le même a-t-il ajouté, déplorant que le khan de la ville et l’immeuble Siniora soient menacés de destruction. « La vieille ville deviendrait aussitôt un îlot entouré de vastes rues sans aucune valeur, sans symbolique. C’est comme si le but recherché était d’enterrer toute mémoire historique », a-t-il ajouté.