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Pollution maritime - Le port phénicien de Enfé risque d’être défiguré Les travaux de nettoyage à Chekka peu efficaces jusqu’à présent

Les opérations de nettoyage lancées par le géant cimentier suisse Holcim sur une dizaine de km du littoral dont un ancien port phénicien, souillé il y a 10 jours par le fioul d’un de ses réservoirs, n’ont pas encore eu de résultats très probants. Sur la plage, jouxtant la cimenterie située à Chekka, au sud du grand port de Tripoli, la roche est nettoyée rapidement et recouverte d’un enduit de béton réfractaire isolant, d’un noir de jais. Mais le ressac des vagues fait disparaître ce badigeon, remettant à nu la roche noircie puis la recouvrant de nouveau d’un magma de fioul et de saletés, explique Toufic, un des nettoyeurs recrutés par Holcim Liban, filiale du numéro un mondial du ciment. « Du fioul vogue toujours librement en mer en dépit des efforts déployés par la cimenterie pour emprisonner le liquide gluant dans des bassins érigés dans le sable », dit Toufic, qui participe aux travaux entamés au lendemain de l’accident survenu dans la nuit du 5 au 6 janvier, provoquant la fuite de 50 tonnes de fioul en mer. Sur la plage d’Enfé, non loin de l’usine, une douzaine d’ouvriers, font la noria: ils ramassent les croûtes de fioul formées sur les rochers, les vident dans une camionnette garée à quelques centaines de mètres puis remplissent leurs seaux de sable blanc qu’ils déversent sur les rochers. « Demain, nous devrons tout recommencer car les vagues auront ôté le sable et rejeté une nouvelle quantité de fioul », affirme Abdallah, un des ouvriers, à l’AFP. Greenpeace juge que ces travaux ne sont guère qu’une « opération esthétique » et non un véritable traitement du problème, le recours au sable blanc et au béton réfractaire isolant manquant d’efficacité. Ce procédé permet de recouvrir les plaques noires sans éliminer les dangers de la pollution du littoral, a déclaré à des journalistes la représentante au Liban de l’organisation écologique, Zeina el-Hajj. Holcim-Liban s’est déclarée prête à assumer la responsabilité de l’incident. Mais, selon Mme Hajj, le problème nécessiterait des techniques plus appropriées qui font défaut à l’entreprise de même qu’au ministère de l’Environnement. La représentante de Greenpeace attire l’attention sur la gravité de la pollution d’une partie du port phénicien d’Enfé, où de nombreuses plaques de fioul sont visibles entre les rochers, défigurant le site archéologique. Elle exprime la crainte que le délai adéquat pour traiter la pollution ait déjà été dépassé, la roche ayant désormais absorbé la matière polluante. Holcim-Liban, qui possède la majorité des parts de la cimenterie de Chekka, avait d’abord affirmé que « les employés de l’usine ont réussi à piéger la majeure partie du fioul dans des bassins créés dans le sable », et annoncé que les travaux devaient être complètement terminés le 12 janvier. Un responsable de Holcim a cependant déclaré hier que les travaux allaient se poursuivre deux semaines encore. Selon lui, la société a conclu un contrat avec une firme libanaise, Navy-Group, qui a recours depuis lundi aux services d’un expert français en pollution pétrolière. C’est à son instigation qu’une matière spéciale, qui absorbe quatre fois son volume et isole le rivage de la mer, a été déroulée en certains endroits, a-t-il expliqué. En attendant, les vagues continuent de rejeter des restes de fioul qui laissent des traces sinueuses sur la côte et doivent être enlevés chaque jour.
Les opérations de nettoyage lancées par le géant cimentier suisse Holcim sur une dizaine de km du littoral dont un ancien port phénicien, souillé il y a 10 jours par le fioul d’un de ses réservoirs, n’ont pas encore eu de résultats très probants. Sur la plage, jouxtant la cimenterie située à Chekka, au sud du grand port de Tripoli, la roche est nettoyée rapidement et...