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Les deux affaires de la NTV et des projets de loi contestés sont la partie apparente de l’iceberg Entre Baabda et Koraytem, le feu couvait déjà depuis quelque temps sous la cendre

Pourquoi le conflit Lahoud-Hariri a-t-il éclaté maintenant ? Pourquoi les divergences autour des prérogatives des chefs de l’État et du gouvernement, surtout en ce qui concerne l’interprétation de l’article 64 de la Constitution sur l’élaboration de l’ordre du jour du Conseil des ministres, ne sont apparues qu’aujourd’hui ? Selon certains observateurs politiques, l’affaire de la NTV, qui a sérieusement ébranlé la fragile entente entre Baabda et Koraytem, n’a été en réalité que la goutte qui a fait déborder le vase. Elle a surtout révélé qu’un conflit politique couve depuis un certain temps sous la cendre et porte principalement sur la prorogation du mandat présidentiel. Dans les milieux proches de M. Rafic Hariri, on rapporte que le président de la République souhaite que le chef du gouvernement prenne l’initiative d’ouvrir le débat à ce sujet, en se prononçant en premier en faveur de la reconduction de son mandat, ce que M. Hariri s’est bien gardé de faire jusque-là, préférant même, selon des sources bien informées, œuvrer dans le sens opposé. Le chef de l’État aurait tout naturellement mal pris les réserves du Premier ministre. Pour leur part, des ministres qui suivent de près l’évolution des rapports entre Baabda et Koraytem précisent que le conflit porte autour de trois projets de loi, qui ont été examinés en Conseil des ministres la semaine dernière, mais dont l’approbation a été reportée en attendant qu’ils soient amendés sur base des remarques ministérielles formulées en cours de séance. Or le chef du gouvernement a insisté pour maintenir les textes inchangés et les inscrire à l’ordre du jour de la réunion d’hier soir, ce qui a profondément irrité le président de la République et fait éclater le conflit autour des prérogatives de chacun des deux pôles du pouvoir. Des ministres avaient contesté les textes se rapportant à la fusion des banques, aux nominations diplomatiques, ainsi qu’à la réorganisation du CDR, mais dans les milieux proches du chef du gouvernement, on a estimé que leurs prises de position étaient requises afin que ces projets de loi puissent être amendés. Ils étaient pourtant plusieurs à relever des failles dans la formule proposée pour la réorganisation du CDR. Parmi eux, le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, avait, à titre d’exemple, constaté que le texte entraînera de nouvelles dépenses et gonflera une administration déjà pléthorique dans la mesure où l’on prévoit 300 fonctionnaires pour cet organisme qui fonctionne bien avec les 160 employés qu’il compte aujourd’hui. Les contestataires ont aussi relevé l’absence d’un exposé des motifs justifiant une réorganisation du CDR, qui a besoin, selon eux, de dynamiser certains départements et non pas d’augmenter le nombre de ses effectifs ou de hausser les salaires de ses employés, qui seraient alors supérieurs à ceux des autres fonctionnaires de l’État. Dans certains milieux politiques, on estime aussi que l’affaire des projets de loi contestés et maintenus à l’ordre du jour du Conseil des ministres, n’est que la partie apparente de l’icerberg, tout comme celle de la NTV l’est. Pour eux, c’est dans Paris II qu’il faut chercher les causes du conflit. Les louanges adressées au chef du gouvernement après cette conférence des bailleurs de fonds internationaux en faveur du Liban ainsi que l’hommage rendu à M. Hariri pour sa contribution au succès de ces assises ont indisposé certains pôles du pouvoir. L’interview que le Premier ministre avait accordée en début d’année à la Future TV – et dans laquelle il avait reconnu que la magistrature était parfois soumise à des pressions politiques, tout en estimant qu’il était prématuré de parler d’une éventuelle reconduction du mandat présidentiel – aurait contribué à envenimer les rapports avec la présidence de la République. Quoi qu’il en soit, afin de rétablir les ponts entre Baabda et Koraytem, les médiateurs tentent pour le moment de convaincre le chef du gouvernement de l’opportunité d’un amendement des projets de loi contestés par le président de la République et certains ministres. Il semble que la médiation entreprise par le président de la Chambre, Nabih Berry, porte sur ce point. Philippe ABI-AKL
Pourquoi le conflit Lahoud-Hariri a-t-il éclaté maintenant ? Pourquoi les divergences autour des prérogatives des chefs de l’État et du gouvernement, surtout en ce qui concerne l’interprétation de l’article 64 de la Constitution sur l’élaboration de l’ordre du jour du Conseil des ministres, ne sont apparues qu’aujourd’hui ? Selon certains observateurs politiques,...