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Le vote sur le budget reflétera l’évolution des rapports entre les pôles du pouvoir

La tournure que prendra le vote du projet de budget de l’année 2003 devrait constituer le baromètre de l’évolution des relations entre les principaux pôles du pouvoir. C’est ce qu’affirment certains milieux parlementaires qui précisent que l’aboutissement du débat, place de l’Étoile, sur la loi de finances conditionnera dans une certaine mesure le sort du programme de redressement économique et financier mis sur les rails par le cabinet Hariri. Si le projet de budget est amendé et voté de manière à ne pas remettre en question les fondements de la conférence de Paris II, le gouvernement en place pourra alors aller de l’avant dans son plan de réformes économiques. Si, par contre, les amendements apportés par les blocs parlementaires « frondeurs » au budget ne correspondent pas aux orientations définies par le ministre des Finances, Fouad Siniora, le redressement économique devra alors se faire sur de nouvelles bases qui constitueront les orientations de la politique et du plan d’action d’un nouveau gouvernement. Dans cette perspective, le Premier ministre, Rafic Hariri, et les membres de son bloc parlementaire ont entrepris ces derniers jours une série de contacts avec le chef du Législatif, Nabih Berry et la Rencontre démocratique de de M. Walid Joumblatt, ainsi qu’avec les dirigeants du mouvement syndical et des associations professionnelles. Ces concertations tous azimuts ont débouché sur un accord de principe en vertu duquel certaines dispositions du projet de budget seraient amendées à condition qu’une telle démarche ne se répercute pas négativement sur le volume global des recettes et sur la proportion du déficit budgétaire. Si les opposants et les « frondeurs » se contentent des amendements convenus avec le bloc de M. Hariri, la loi de finances sera alors votée sans encombres. Cela signifiera, auquel cas, que la campagne menée en vue de réviser le projet de budget aura été dissociée de la situation gouvernementale, en ce sens que l’équipe Hariri pourrait être maintenue au pouvoir. Mais si les opposants insistent pour que les amendements au budget dépassent le cadre défini en accord avec le bloc Hariri, le ministre des Finances pourrait être amené dans ce cas à poser la question de confiance en liant le sort du gouvernement au projet de budget tel qu’il a été élaboré par les services de son ministère. Les amendements réclamés par l’opposition portent, rappelle-t-on, sur l’impôt de cinq pour cent sur les allocations de chômage et sur les indemnités de fin de service des fonctionnaires du secteur public, parallèlement au problème de l’accroissement des heures de travail dans les administrations étatiques. M. Siniora, selon diverses sources concordantes, est disposé à remettre en question le principe de l’imposition de nouveaux impôts, à condition que l’augmentation des heures de travail des fonctionnaires soit maintenue. Ce dernier point est toutefois rejeté par les associations syndicales qui soulignent que l’impact d’une prolongation de la période de travail dans les administrations publiques dépasse de loin le volume des nouveaux impôts envisagés par le ministère des Finances. En effet, un horaire de travail qui s’étendrait jusqu’en fin d’après-midi priverait les fonctionnaires d’un second emploi qui leur permet, le plus souvent, d’accroître sensiblement leurs rentrées. Dans le même temps, l’augmentation des heures de travail ne manquera pas d’entraîner des frais supplémentaires pour les mères de famille employées dans les administrations publiques dans la mesure où, à titre d’exemple, les enfants des fonctionnaires concernées devraient être pris en charge pendant les heures de travail supplémentaires. Face à l’argumentation avancée par les milieux syndicaux sur ce plan, le ministre des Finances persiste et signe. Il souligne notamment que ce qui lui importe, c’est l’objectif recherché, à savoir : la réduction sensible du déficit budgétaire. M. Siniora relève à ce propos que la conjoncture économique telle qu’elle se présente actuellement ne saurait être maintenue. Si le déficit budgétaire n’est pas réduit dès l’année en cours, ce sont en définitive les couches les plus défavorisées de la population qui en subiront les conséquences. D’où la nécessité, selon les milieux de M. Hariri, de renoncer aux surenchères et de mettre une sourdine à la démagogie à laquelle se livrent certains opposants motivés par des calculs à caractère plutôt clientéliste. Émile KHOURY
La tournure que prendra le vote du projet de budget de l’année 2003 devrait constituer le baromètre de l’évolution des relations entre les principaux pôles du pouvoir. C’est ce qu’affirment certains milieux parlementaires qui précisent que l’aboutissement du débat, place de l’Étoile, sur la loi de finances conditionnera dans une certaine mesure le sort du programme...