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Budget - La commissison des Finances annule plusieurs impôts prévus dans le projet du gouvernement Siniora : Il faut trouver de nouvelles recettes (PHOTO)

Il y a (au moins) un homme malheureux depuis hier au Liban et c’est le ministre des Finances, Fouad Siniora. Alors qu’il avait fait de véritables prouesses pour boucler (autant que possible) le budget, en faisant d’ailleurs payer les mêmes, voilà que la commission parlementaire des Finances est en train de saboter son projet. Au cours de la réunion d’hier, à laquelle pas moins de trente députés ont assisté, il a été convenu de renoncer aux articles qui prévoient de nouvelles impositions. La commission poursuivra ses réunions aujourd’hui et Siniora cherche déjà de nouvelles recettes. Comme prévu, ils sont venus nombreux à la réunion de la commission parlementaire des Finances. Comprenant officiellement dix-sept membres, sous la présidence de M. Samir Azar, elle a accueilli hier une trentaine de députés, en plus du ministre Siniora et du directeur du budget, Élias Charbel. Les députés membres du bloc Joumblatt sont venus en grand nombre. Outre MM. Akram Chehayeb et Salah Honein, il y avait donc MM. Abdallah Farhat, Antoine Andraos et Élie Aoun. Le but était de pousser la commission à rejeter les points prévus dans l’annexe numéro 9 et qui annoncent de nouvelles impositions sur la classe moyenne, la plus durement éprouvée par la crise. De fait, après de longues discussions, la commission des Finances a décidé de renoncer à des augmentations d’impôts. Ce qui a fait dire au ministre Sioniora : « Tout ce qui amène de l’argent à l’État a été annulé. » C’est le rapporteur de la commission, le député Fayez Ghosn, qui a annoncé la bonne nouvelle aux journalistes, précisant qu’il avait été prévu dès le début que lorsque la commission commencerait à étudier le projet de budget, elle ne ménagerait aucun effort pour répondre aux souhaits des citoyens. Autant d’amendements, une première au Liban En fait, la tendance avait été déjà donnée par le président du Conseil Rafic Hariri, au cours de la réunion avec son bloc parlementaire, à la fin de la semaine dernière, lorsque quelques députés avaient décidé de participer à la manifestation de la CGTL. Mais c’est certainement la première fois dans l’histoire du Liban que de si importants amendements sont apportés à un projet de budget. Quels que soient les calculs politiques qui ont permis ces amendements, il est certain que la grogne populaire a été le facteur déterminant. Et cela aussi, c’est une première au Liban. Au cours de la réunion d’hier, la commission des Finances a ainsi confirmé l’annulation de l’imposition sur les indemnités de fin de service et les pensions de retraite, sur les cotisations mensuelles à la coopérative des fonctionnaires, et de modifier l’article portant sur les heures de travail des enseignants de l’UL. Les autres articles concernant le fonctionnement de l’UL et la taxe mécanique notamment seront examinés aujourd’hui ou au cours des prochaines réunions de la commission. C’est qu’il y a encore beaucoup de pain sur la planche. D’autant que le ministre Siniora a annoncé qu’il comptait trouver d’autres moyens pour rapporter de l’argent dans les caisses de l’État, à la place des recettes qu’auraient pu rapporter les taxes et impôts annulés. En réponse aux questions des journalistes, le ministre des Finances s’est plaint que le climat général dans le pays laisse croire que ce projet de budget est essentiellement un projet d’impôts. « C’est totalement faux, s’est écrié M. Siniora. Un seul point porte sur une nouvelle taxe, il s’agit de la mécanique. Tous les autres articles ne prévoient qu’une imposition sur les indemnités de fin de service et les pensions de retraite. » Le destin de M. Siniora Le ministre des Finances a aussi précisé que le report de l’application de la loi portant sur les indemnités des directeurs des administrations fait perdre à l’État 20 milliards de livres libanaises par an. De même, l’impôt sur les indemnités de fin de service aurait pu rapporter 25 milliards de LL et les cotisations à la coopérative des fonctionnaires près de 10 milliards de LL. C’est pourquoi il doit aujourd’hui essayer de trouver de nouvelles recettes. M. Siniora a nié le fait que les amendements puissent porter sur l’ensemble de la politique financière, qui repose sur deux grands principes : l’unification des donations et l’augmentation de la productivité du secteur privé. « Par ailleurs, la remise en question de la politique financière du gouvernement aurait de graves conséquences. Et nous devons tous y penser sérieusement. Une telle décision engage tous les Libanais. » À la question de savoir comment il explique que tout le gouvernement semble opposé au projet de budget, sauf lui, Siniora a haussé les épaules, avant de lancer : « C’est apparemment mon destin d’être la boussole de ce pays. » M. Siniora a parlé ensuite du projet de loi sur les biens-fonds maritimes qui attend toujours d’être voté et qui pourrait rapporter à l’État quelque 80 milliards de LL. « S’il n’est pas adopté, cela posera un grave problème, car cette somme est prévue dans le projet de budget. Depuis deux ans, je suggère à chaque projet de budget que la loi soit adoptée et que l’on commence à percevoir les amendes prévues sans que cela ne signifie une reconnaissance de droit, mais à chaque fois, la commission des Finances a refusé ma suggestion. Et moi, je ne peux pas encaisser un sou, s’il n’y a pas de loi en ce sens. » Siniora a donc lancé la balle dans le camp du Parlement. Mais cela suffira-t-il pour régler le problème des biens-fonds maritimes, cette source de revenus bloquée pour on ne sait quels intérêts ?
Il y a (au moins) un homme malheureux depuis hier au Liban et c’est le ministre des Finances, Fouad Siniora. Alors qu’il avait fait de véritables prouesses pour boucler (autant que possible) le budget, en faisant d’ailleurs payer les mêmes, voilà que la commission parlementaire des Finances est en train de saboter son projet. Au cours de la réunion d’hier, à laquelle pas...