Hoss et Hélou critiquent les propos de Hariri sur le respect de la Constitution

MM. Sélim Hoss, ancien chef du gouvernement, et Pierre Hélou, ministre d’État, ont tous deux critiqué les propos du chef du gouvernement, Rafic Hariri, selon lesquels « ce sont les lois et la Constitution qui régiront dorénavant ses rapports avec les institutions et les pôles du pouvoir ». « Qui était responsable dans le passé de la violation de la Constitution et de la marginalisation des institutions, qui semblaient préméditées ? » s’est interrogé M. Hoss, pendant que M. Hélou déclarait : « Le chef du gouvernement est au pouvoir depuis près de 10 ans. Est-ce que ses propos veulent dire qu’il a bafoué la Constitution durant toute cette période et que c’est la loi de la jungle qui prévalait ? » M. Hélou, qui critique depuis des mois le dysfonctionnement des institutions, et notamment du Conseil des ministres, a formulé cette remarque au cours d’une interview accordée hier à la NTV. Selon lui, le chef du gouvernement « devrait commencer par appliquer la Constitution aux niveaux les plus élémentaires, notamment en se concertant avec le Conseil des ministres, avant chaque voyage pour l’étranger, surtout que des accords sont conclus au cours de ses déplacements ». « L’accord de Taëf n’a pas transféré certaines prérogatives du président de la République au chef du gouvernement, mais au Conseil des ministres dans son ensemble «, a indiqué M. Hélou, qui a reproché à la NTV d’avoir voulu diffuser un programme qui aurait risqué de nuire aux relations du Liban avec l’Arabie saoudite. Il a aussi reproché à M. Hariri sa façon de régler cette affaire, estimant que le Premier ministre n’avait pas le droit de prendre seul la décision de couper le relais satellitaire de cette chaîne. « Soyons réalistes, a encore dit M. Hélou, un changement du chef du gouvernement n’est pas possible pour diverses considérations, et notamment parce que toutes les aides internationales au Liban sont tributaires de la présence de M. Hariri (au pouvoir), ce qui signifie que nous sommes contraints d’osciller entre “un lavage des cœurs” et des crises politiques », a-t-il ajouté.