Rechercher
Rechercher

Actualités

Environnement - La fuite a été contenue, mais trois plages ont été touchées par la nappe noire Pollution au pétrole sur le littoral nord (photo)

Une fuite de pétrole dans la cimenterie Holcim à Chekka (Liban-Nord), qui a eu lieu dans la nuit du 5 au 6 janvier, semble avoir été maîtrisée en partie hier, non sans avoir causé une grosse peur (noire plutôt que bleue) dans la région. Près de 50 tonnes de pétrole ont pollué la plage voisine des locaux de la compagnie, et deux nappes ont été observées dans la mer. L’armée, alertée par le ministère de l’Environnement, a estimé que le pétrole déversé dans la mer « forme deux nappes de grandeur limitée, qui ont été dispersées par les vagues, et qui ne constituent plus, par conséquent, un danger sur l’environnement marin ou les établissements touristiques proches ». Selon le communiqué du ministère, « la fuite de pétrole est survenue à l’aube du 6 janvier, pendant que des ouvriers vidaient le fuel d’un pétrolier au large, dans les réservoirs de la compagnie Holcim à Chekka, ce qui a causé la pollution de la plage voisine ». Le ministère a envoyé ses experts dès que la nouvelle lui est parvenue. Ces experts ont rédigé un rapport sur les dispositions de lutte prises après l’incident, conformément au protocole d’intervention urgente en cas de pollution, cité dans la Convention de Barcelone (pour la protection de la Méditerranée). Suite à l’incident, le ministère de l’Environnement a décidé de porter plainte contre la compagnie « pour négligence des mesures de prévention en vigueur lors du transport et de l’évacuation de produits pétroliers, qui devraient limiter la probabilité de tels incidents », et ce, conformément au code de protection de l’environnement opérationnel depuis le 8 août dernier. Par ailleurs, le ministère a décidé d’« empêcher la compagnie d’effectuer les travaux de nettoyage et de récupération des produits polluants sans un contrôle direct du ministère ». Selon une source de la compagnie interrogée par L’Orient-Le Jour, « la fuite est due à une déficience dans une pièce mécanique de la canalisation de fuel-oil ». Cette même source assure que « la fuite a été interrompue depuis lundi, et la situation est sous contrôle ». Les quelque 50 tonnes de pétrole se seraient surtout déversées sur la plage et ont été collectées dans des bassins, toujours selon les sources de Holcim. Les opérations de nettoyage et de récupération sur la plage se poursuivaient hier, entreprises par les membres de la compagnie et les forces de l’ordre. « Cela faisait longtemps que nous n’avions pas connu de tels incidents, précise la source. Nous avons certainement été surpris par cette défaillance mécanique, mais nous avons mobilisé toutes les forces nécessaires pour y faire face. » Plusieurs plages souillées, selon Greenpeace Pour leur part, des militants de Greenpeace ont effectué hier une tournée sur le littoral nord pour évaluer les dégâts survenus suite à ce que l’organisation écologique internationale a appelé « une catastrophe qui tire la sonnette d’alarme ». Le rapport de Greenpeace a affirmé que « la pollution a atteint la plage du Héri proche des locaux de la compagnie, mais aussi le littoral plus au sud, au niveau du port de pêcheurs de Chekka », ajoutant qu’« une troisième nappe a été observée vers le littoral de Enfé ». « La nappe noire qui se trouve sur la plage proche de la compagnie a été contenue, mais pas celles qui polluent toujours les plages de Chekka et de Enfé, et qui demeurent sans aucune observation ni traitement », poursuit le communiqué. Par ailleurs, selon Greenpeace, des pêcheurs d’un port voisin se sont plaints de la pollution de leur matériel. La source de Holcim, interrogée sur ce point, nie que la compagnie ait reçu des plaintes de ce genre. La porte-parole de Greenpeace, Zeina Hajj, a considéré que « Holcim doit assumer la responsabilité pénale, financière et légale de cette fuite, et doit assurer un traitement de la pollution non seulement sur la plage proche, mais dans les deux autres sites ». « Le ministère de l’Environnement se doit de surveiller les opérations de nettoyage du sable », a-t-elle poursuivi. Greenpeace a précisé notamment que la présence de pétrole sur la surface de l’eau de mer entraîne un nombre de réactions physiochimiques qui commencent à agir sur l’environnement marin dès les premiers instants. Les conséquences sont graves sur la faune et la flore du milieu. Les courants marins et les vagues participent à la dispersion des nappes pétrolières, donc à l’augmentation de la surface polluée. Avec la survenue d’incidents de ce genre, on se prend à penser aux moyens de lutte disponibles au Liban en cas d’une catastrophe pétrolière de grande envergure. Quand on constate qu’après des catastrophes majeures comme celle du Prestige, même des pays supposés être préparés pour faire face à des situations extrêmes de ce genre se retrouvent en difficulté, on ne peut qu’espérer que les dieux seront cléments et nous épargneront les épreuves... S.B.
Une fuite de pétrole dans la cimenterie Holcim à Chekka (Liban-Nord), qui a eu lieu dans la nuit du 5 au 6 janvier, semble avoir été maîtrisée en partie hier, non sans avoir causé une grosse peur (noire plutôt que bleue) dans la région. Près de 50 tonnes de pétrole ont pollué la plage voisine des locaux de la compagnie, et deux nappes ont été observées dans la mer....