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EXÉCUTIF - La MTV s’engage par écrit à respecter les règles Les milieux proches du pouvoir se déchaînent contre les médias haririens (photo)

Les sources proches du pouvoir se sont déchaînées hier soir contre les médias haririens selon lesquels le président de la République, Émile Lahoud, était au courant à l’avance des sanctions qui allaient être prises contre la NTV. Ces sources rappellent en revanche que le chef de l’État s’était entendu avec le Premier ministre sur la nécessité d’empêcher la diffusion par satellite de toute émission susceptible de nuire aux relations du Liban avec l’Arabie saoudite. Preuve que le président Lahoud n’avait pas été informé des mesures décidées par M. Hariri : il avait demandé au procureur général Adnane Adoum de prendre contact avec la NTV pour notifier la chaîne de l’interdiction de diffuser l’émission concernant le royaume wahhabite. Qui plus est, le chef de l’État a blâmé le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, pour s’être abstenu de l’informer à temps de la décision de M. Hariri. Bref, pour les milieux proches de Baabda, l’interdiction d’une diffusion par satellite relève des prérogatives du Conseil des ministres réuni. C’est à l’occasion de sa réunion avec les membres de son bloc parlementaire que le Premier ministre Rafic Hariri, de retour hier soir de Paris, a réfuté ces critiques. Selon des sources proches du président du Conseil, les contacts nécessaires avaient été entrepris avec le propriétaire de la NTV, Tahsine Khayat, pour l’empêcher de diffuser l’émission sur l’Arabie saoudite. C’est à cause de son refus d’obtempérer que le chef du gouvernement s’est trouvé dans l’obligation d’interrompre les émissions satellitaires de la NTV. Et si le Premier ministre a pris seul cette initiative, c’était parce qu’il était pratiquement impossible de réunir le Conseil des ministres durant cette période. Auparavant dans la journée, la tendance semblait pourtant à l’apaisement dans les relations entre les présidents de la République et du Conseil. Pour le chef de l’État, « la page était même tournée », indiquaient ses visiteurs cités par l’agence al-Markaziya, dans la mesure où il avait convenu avec M. Hariri de la nécessité de veiller à l’application de la loi et d’éviter de nuire aux « très bonnes relations du Liban avec l’Arabie saoudite ». Mais selon les mêmes sources, le chef de l’État a manqué d’informations en France. Il n’avait donc pas été mis au courant de la manière dont l’émission qui devait être diffusée sur la NTV a été interdite. Le président Lahoud a pris l’initiative d’appeler au téléphone le procureur général, Adnane Addoum, pour lui demander d’agir conformément aux lois en vigueur pour éviter de porter atteinte aux relations libano-saoudiennes. Les visiteurs du palais de Baabda indiquent d’autre part que le chef de l’État a tenu à ce que la loi soit scrupuleusement appliquée concernant la reprise de la diffusion des émissions de la NTV par satellite. Le président de la République aurait été conforté dans sa détermination après avoir été informé par le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, du fait que l’interdiction avait été décidée « dans l’urgence » et n’était donc pas légale. En tout État de cause, les sources susmentionnées estiment ainsi que la réunion du Conseil des ministres, demain jeudi, sera tout à fait ordinaire, et que la rencontre traditionnelle entre les deux présidents de la République et du Conseil aura lieu soit la veille de la réunion du gouvernement, au palais de Baabda, soit le jour même, au siège du Conseil des ministres, place du Musée. L’engagement de la MTV L’incident de la NTV a ceci de positif qu’elle a permis de relancer l’affaire de la MTV. En effet, le propriétaire de cette chaîne, Michel Gabriel Murr, a décidé de prendre au mot le Premier ministre, s’engageant par écrit, hier, à respecter les lois sur les médias afin d’obtenir sa réouverture. En effet, M. Hariri avait demandé samedi la réouverture de la MTV pour riposter notamment à la levée des sanctions imposées à sa demande à la NTV. Le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, avait autorisé samedi la NTV à reprendre sa diffusion satellitaire, alors que le chef du gouvernement se trouvait encore à Paris. Cette sanction devait rester en vigueur jusqu’à la réunion du Conseil des ministres, demain jeudi, mais elle a été levée après le retour d’une visite privée en France du président Lahoud. M. Hariri a ainsi affirmé samedi : « Les ministres concernés doivent demander à la MTV de présenter aux Forces de sécurité intérieure un engagement similaire à celui présenté par la NTV pour obtenir le même droit de reprise de la diffusion, afin de préserver les libertés publiques ». Or justement, Michel G. Murr n’a pas attendu que les « ministres concernés » lui demandent de s’engager à respecter les lois en vigueur. Une copie de la lettre a été remise au ministre de l’Information, Ghazi Aridi, et une autre au procureur général Adnane Addoum. Dans cette missive, dont une copie sera également remise aujourd’hui aux ministres de la Justice, des Télécommunications et au Conseil national de l’audiovisuel, M. Murr assure que sa chaîne s’engage à respecter les réglementations relatives aux médias audiovisuels. Un avis juridique sur la question a été recueillie par la LBC qui a cherché à savoir s’il y avait une différence entre les mesures prises contre la NTV et celles prises contre la MTV. L’ancien bâtonnier des avocats, Chafic Kortbawi, a précisé la différence entre les deux cas, d’abord au niveau de la forme. L’interdiction faite à la NTV d’émettre par satellite est administrative alors que la fermeture de la MTV est une décision judiciaire. En revanche, dans les deux cas, il est évident que les motifs sont de nature politique, indique M. Kortbawi.
Les sources proches du pouvoir se sont déchaînées hier soir contre les médias haririens selon lesquels le président de la République, Émile Lahoud, était au courant à l’avance des sanctions qui allaient être prises contre la NTV. Ces sources rappellent en revanche que le chef de l’État s’était entendu avec le Premier ministre sur la nécessité d’empêcher la...