Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Electricité Mise en service d'un nouveau transformateur à Bsalim (photo)

De la mort d’Antiochus IV Épiphanes (164 av J-C), jusqu’à Pompée (64 av J-C), c’est, pour la Phénicie, l’anarchie : elle subit les razzias des Arabes et connaît les horreurs des guerres civiles. Des tyrans gouvernent Byblos et Tripoli ; Tryphon, un usurpateur, détruit Beyrouth en 140. Tyr et Sidon deviennent indépendantes, l’une en 120, la seconde en 111 av J-C, et ce sont de ces époques respectives que partent les ères dont sont datés les monuments de ces deux villes. De 83 à 69 toute la Phénicie est aux mains de l’Arménien Tigrane, après la chute des Séleucides. En 64, la Phénicie est annexée à la province romaine de Syrie après que les Romains eurent dépossédé Tigrane. Sous la domination romaine, Tripoli, Sidon et Tyr recouvrèrent leurs franchises, même lorsque Antoine (36 av J-C) donna le gouvernement de la Palestine et de la Cœlé-Syrie à Cléopâtre. Auguste, en 14 avant notre ère, restaura Beyrouth et en fit le siège de deux légions. À partir de ce moment, la Phénicie se trouve mêlée aux grands événements de la fondation du christianisme. Lorsque saint Paul passa par Tyr (vers 57) en revenant de Grèce et d’Asie mineure pour aller en Palestine, il y trouva déjà, dit-on, une église (Actes, XXI 3-6). Nous connaissons pour ces premiers siècles les noms d’évêques de Tyr, et la ville fut choisie comme siège du concile (de tendances aryennes) qui condamna temporairement Athanase. Plus tard en effet, le concile fut déclaré hétérodoxe. Les empereurs romains prirent ombrage des progrès de la religion nouvelle en Phénicie, et Maximin en 311 persécuta les chrétiens de la côte. D’ailleurs les tendances des habitants étaient assez diverses. De 40 avant J-C à 18 après J-C il y eut une école de philosophie à Sidon qui se réclamait d’Aristote. Les stoïciens avaient aussi une école à Tyr. Gebal-Byblos était la ville du célèbre Philon dont nous parlerons plus loin. Un disciple de Philon, le grammairien Hermippus, fut contemporain de Trajan et d’Hadrien, ainsi que le géographe Marinus de Tyr, le précurseur du géographe Ptolémée de Péluse. Maximus de Tyr, platonicien, fut un des précepteurs de Marc-Aurèle. Le néoplatonicien Porphyre de Tyr compte parmi les plus importants adversaires du christianisme (262). Cette importance de Tyr comme centre intellectuel au début de l’ère chrétienne dut nuire un peu à l’éclat des autres villes de Phénicie ; cependant Eusèbe, évêque de Césarée (IVe siècle), parle de Sidon comme d’une ville renommée. Si d’ensemble on jette un rapide coup d’œil sur l’histoire phénicienne, on voit à quel point la configuration géographique de la Phénicie détermina son destin politique. Une suite de ports font la richesse commerciale du pays ; des montagnes trop rapprochées de la côte l’empêchent de s’étendre ; la Phénicie sera pauvre en hommes et en territoires. Partant, pas de puissance militaire. Sa situation géographique fait de la Phénicie une marche de l’Égypte et de la Haute-Syrie. Elle ne pourra échapper à l’une qu’en subissant la domination de l’autre. Si pourtant la force lui fit défaut qui permet les grandes conquêtes ; si elle n’eut jamais les moments glorieux que connurent de petits royaumes, comme Israël au temps de David et de Salomon, elle garda son esprit d’indépendance. Sa faiblesse ne lui permit de la réaliser que dans l’intrigue et en invoquant sans cesse le secours de l’étranger.
De la mort d’Antiochus IV Épiphanes (164 av J-C), jusqu’à Pompée (64 av J-C), c’est, pour la Phénicie, l’anarchie : elle subit les razzias des Arabes et connaît les horreurs des guerres civiles. Des tyrans gouvernent Byblos et Tripoli ; Tryphon, un usurpateur, détruit Beyrouth en 140. Tyr et Sidon deviennent indépendantes, l’une en 120, la seconde en 111 av J-C, et ce...