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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Syrie Sfeir répond à Bachar el-Assad

Les concertations en cours pour la formation du prochain Cabinet ne livreraient leurs premiers indices qu’après une éventuelle rencontre officieuse entre les présidents Lahoud et Hariri. Selon certains pôles, une telle entrevue préparatoire, qui pourrait avoir lieu dès dimanche, permettrait d’accomplir la moitié du chemin vers la constitution du nouveau gouvernement. Si elle ne devait pas avoir lieu, ce qui est tout à fait possible étant donné que le camp haririen préfère que la désignation ait lieu d’abord, cela signifierait que les préparatifs menés en coulisses par des conciliateurs n’ont pas donné les résultats escomptés. Pas nécessairement, du reste, au niveau des rapports entre les deux hommes, mais au niveau des exigences ministérielles de différentes forces politiques, blocs parlementaires compris. En tout cas, pour le moment, la prudence reste à l’ordre du jour. Au-delà des divergences d’opinion sur la nécessité d’un accord préalable, tout le monde se dit soucieux d’éviter au pays les secousses d’une crise ministérielle ou de pouvoir. C’est même l’argument que développent aussi bien les tenants d’un consensus anticipé que ceux qui estiment préférable de tout régler d’un coup, comme on arrache un sparadrap, après la désignation du nouveau président du Conseil. Les premiers craignent que ce dernier ne se heurte à de sérieuses embûches, s’il devait composer son panier sans contrats déjà conclus avec les forces concernées. Ce qui risquerait à tout le moins de faire traîner les choses en longueur, alors que le pays a besoin d’une transition rapide. Les deuxièmes appréhendent qu’avec une marge de temps et de manœuvre conséquentes devant eux, les blocs ne se laissent aller à un bazar de surenchères menant à une crise de crédibilité, alors que le pays a surtout besoin de reprendre confiance dans le pouvoir. Selon le président Hussein Husseini, il est faux de penser qu’un Premier ministre désigné peut prendre tout le temps qu’il veut pour former son gouvernement. L’ancien président de la Chambre se réfère en effet à l’alinéa numéro 3 de l’article 69 C (Constitution) qui dit : «Lors de la démission du gouvernement, ou lors d’une situation assimilable, l’Assemblée se trouve de plein droit en session extraordinaire jusqu’à la formation d’un nouveau Cabinet et son obtention de la confiance». Ce qui signifie implicitement que le délai de la transition s’inscrit dans la fourchette de temps de la session. Et ce qui signifie également, selon M. Husseini, que le Parlement peut éventuellement trancher un conflit entre le président de la République et le Premier ministre désigné. Une lecture de texte que beaucoup contestent, en faisant valoir que ce qui n’est pas explicitement indiqué dans la Constitution n’a aucune valeur. Or la loi fondamentale ne mentionne nulle part une quelconque prérogative d’arbitrage de la Chambre entre les deux têtes de l’Exécutif. Il reste cependant que M. Husseini, qui a animé les débats de Taëf, est certainement compétent pour parler de «l’intention du législateur», élément généralement important dans le décryptage de la Constitution. Quoi qu’il en soit, il est certain qu’un éventuel différend après la désignation entre le chef de l’État et M. Rafic Hariri provoquerait une crise aux conséquences socio-économiques redoutables. Même si le Premier ministre désigné tentait de limiter les dégâts en se récusant rapidement, le problème resterait aigu. Car de nouvelles consultations parlementaires donneraient l’un des trois résultats suivants : – La majorité insiste sur le choix de M. Hariri, ce qui mettrait le régime dans une position embarrassante. – La majorité opte pour une autre personnalité, d’où opposition marquée du camp de M. Hariri et de ses nombreux alliés, avec forte tension politique et impossibilité de mettre sur pied un gouvernement inspirant confiance à la population. – Aucune désignation n’aboutit, les personnalités pressenties se récusent, et le pays se retrouve plongé dans une crise de pouvoir. On le voit, les perspectives que présente un éventuel conflit Lahoud-Hariri sont si graves que personne ne veut envisager une telle hypothèse. On insiste donc beaucoup actuellement sur le climat de détente qui règne, en attendant une entente concrète, forgée sur le sens mutuel de l’intérêt national bien compris. Tout le monde se défend de vouloir s’engager sur la voie des zizanies, des rancœurs ou des appétences étriquées. Tout le monde relève en chœur la gravité de la situation régionale et les difficultés sociales du pays. Tout le monde pense, de plus, qu’il serait tout à fait nocif cette fois de devoir recourir comme sous le régime précédent à un arbitrage des décideurs. En point d’orgue de ces bonnes intentions, on entend les loyalistes proclamer que le chef de l’État ne mettra pas de bâtons dans les roues du Premier ministre désigné. Et les haririens leur répondre qu’aucune sélection ministérielle ne se fera sans la pleine approbation du président de la République. Il ne reste donc plus qu’à attendre pour voir si ces bonnes paroles seront mises en actes.
Les concertations en cours pour la formation du prochain Cabinet ne livreraient leurs premiers indices qu’après une éventuelle rencontre officieuse entre les présidents Lahoud et Hariri. Selon certains pôles, une telle entrevue préparatoire, qui pourrait avoir lieu dès dimanche, permettrait d’accomplir la moitié du chemin vers la constitution du nouveau gouvernement. Si elle...