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Actualités - OPINION

Petits-à-côtés d'une folie bien ordinaire

Près de 40 000 Libanais et Palestiniens ont manifesté hier à Beyrouth et au Liban-Sud, et certains ont menacé de mener des actions armées contre Israël si ce pays continuait à utiliser des missiles et des hélicoptères pour réprimer les Palestiniens des territoires. «Si le massacre des Palestiniens à coups de missiles tirés sur des familles et d’hélicoptères bombardant des civils se poursuit, nous, Palestiniens, où que nous soyons, ferons usage de nos armes», a déclaré à l’AFP le chef militaire du Fateh de Yasser Arafat au Liban, le colonel Mounir Maqdah. Il a en outre indiqué attendre toujours la permission des autorités libanaises pour organiser une «marche pacifique de solidarité» de tous les camps de réfugiés jusqu’à la frontière libano-israélienne. À Beyrouth, plus de 20 000 Palestiniens et Libanais ont manifesté en plusieurs endroits pour protester contre les massacres à Jérusalem et dans les territoires occupés. Un premier cortège d’une vingtaine de milliers de personnes, brandissant drapeaux et sigles d’organisations palestiniennes radicales, comme le FPLP (marxiste) et Hamas (islamiste), arborait des photos d’enfants blessés par des tirs israéliens au cours des violences des derniers jours. Nombre de manifestants, qui s’étaient regroupés dans le quartier de l’Université arabe, à l’entrée sud de la capitale, étaient venus en famille des camps de réfugiés palestiniens de la périphérie de Beyouth, Chatila et Bourj Barajneh. Ils se sont regroupés notamment sous la bannière du Hamas dont les partisans brandissaient des portraits de leur guide spirituel, cheikh Ahmad Yassine. Puis ils ont été rejoints par quelques centaines de partisans du Hezbollah. Par ailleurs, un millier d’étudiants, certains portant le drapeau du Parti communiste libanais, sont partis du campus de l’AUB et ont rejoint le premier groupe au centre-ville, devant la Maison de l’Onu. La majorité des manifestants étaient des jeunes. Certains avaient les épaules enveloppées du drapeau palestinien ou le visage et le cou couvert d’un keffieh. Devant la Maison de l’Onu, assis à même le sol, des groupes de garçons et de filles ont agité au-dessus de leur tête de grands draps rouges symbolisant le sang versé. Ils ont scandé : «Nous n’avons pas peur. Préparons les coktails Molotov». D’autres manifestants portaient des répliques de cercueils de petite taille, allusion aux jeunes victimes palestiniennes des tirs israéliens. Au Liban-Sud Dans le même temps, dans le camp de réfugiés d’Aïn el-Héloué, près de Saïda, quelque 10 000 habitants manifestaient en solidarité avec les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza. Des centaines d’hommes en treillis militaire, brandissant fusils d’assaut Kalachnikov, pistolets et lance-roquettes, ont pris la tête du cortège qui a parcouru les rues étroites du camp. Certains des combattants, le front ceint d’un bandeau sur lequel était écrit : «Nous reviendrons», scandaient : «Palestine, n’aie pas peur, nous continuerons le combat». «Dites à Sharon que nous avons des missiles aussi hauts que lui», ont crié des manifestants en armes, à l’adresse du chef du Likoud Ariel Sharon, dont la visite jeudi dernier sur l’Esplanade des mosquées à Jérusalem a déclenché l’explosion de violence. À l’entrée d’Aïn el-Héloué, le plus important camp palestinien du Liban, des jeunes ont brûlé des drapeaux d’Israël et des États-Unis, ainsi que des mannequins représentant Ariel Sharon et Ehud Barak, le Premier ministre israélien. Les manifestants, arborant des drapeaux palestiniens, ont piétiné des affiches avec l’étoile de David et les portraits de MM. Sharon et Barak. Beaucoup de femmes pleuraient en silence, portant des photos du jeune Palestinien de 12 ans, Mohammed Dourra, tué d’une rafale d’arme automatique d’origine apparemment israélienne aux côtés de son père. Des banderoles appelaient «la Cour internationale de justice à enquêter sur les massacres commis par les généraux ennemis». Dans le camp de Rachidieh, non loin de Tyr, 10 000 personnes ont participé aux funérailles symboliques du jeune Mohammed Dourra, transportant un cercueil vide avec sa photo, sous des couronnes de fleurs. Sur la place centrale, des jeunes ont brûlé des drapeaux israéliens.
Près de 40 000 Libanais et Palestiniens ont manifesté hier à Beyrouth et au Liban-Sud, et certains ont menacé de mener des actions armées contre Israël si ce pays continuait à utiliser des missiles et des hélicoptères pour réprimer les Palestiniens des territoires. «Si le massacre des Palestiniens à coups de missiles tirés sur des familles et d’hélicoptères bombardant...