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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Omrane : j'espère que les voix sectaires se tairont

C’est sur un ton presque dédaigneux que le ministre de l’Information, M. Adnane Omrane, a commenté le débat engagé dans le pays autour du retrait syrien et les propos du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, à ce sujet. Pour lui, le débat politique au Liban constitue un simple «passe-temps» . «Les Libanais n’ont rien à faire mais c’est un passe-temps nocif», a-t-il fait valoir après avoir estimé que la Syrie était entrée au Liban «pour mettre fin au sectarisme et sauver une partie (en l’occurrence les chrétiens) de l’anéantissement». Prié par la presse de commenter les propos de Mgr Sfeir qui, citant le président Hafez el-Assad, avait indiqué jeudi que la Syrie était entrée «sans autorisation» au Liban, M. Omrane a déclaré : «J’aurais souhaité qu’on ne me pose pas cette question parce que nous nous occupons aujourd’hui de choses sérieuses. Nous sommes là pour consolider la coopération bilatérale qui se répercute positivement sur les peuples des deux pays. Nous ne voulons pas suivre l’exemple de Byzance : les gens travaillent et d’autres sont préoccupés par des discours hors contexte, ne servant pas le peuple libanais. Mais en dépit de tout cela, je commenterai brièvement (ce qui a été dit) avec tout le respect que je dois à tous ceux qui s’expriment au Liban et qui sont libres d’avancer ce qu’ils veulent». Il a poursuivi : «Cet endroit serait-il aujourd’hui ce qu’il est ? N’aurait-il pas été détruit si la Syrie n’était pas entrée (au Liban) ? Je pose cette question à celui qui veut bien y répondre. La Syrie est entrée au Liban pour préserver un (groupe) communautaire contre son sectarisme et pour en finir avec le sectarisme et le confessionnalisme afin de pouvoir protéger toutes les composantes (de la société libanaise). Nous croyons en un Liban uni. Lorsque ce groupe – et vous savez tous de qui je parle (les chrétiens) – était exposé non pas aux bombardements mais à l’anéantissement, la Syrie est arrivée (…) pour sauver des frères de l’opération d’annihilation qui était décidée et qui allait être exécutée dans les quelques heures à venir : les positions militaires étaient prêtes, les canons étaient en place et la bataille était sur le point d’être engagée. Le soldat syrien est venu pour dire “non” et pour sauver ses frères. La Syrie était là pour empêcher la logique sectaire de prévaloir». Des réactions hostiles Après avoir indiqué que son pays se tient à égale distance de tous les Libanais et reste «attaché à un Liban unifié», M. Omrane a indiqué que la position de Damas n’a jamais changé à l’égard de son voisin. «Les propos qui se tiennent ne sont donc dans l’intérêt de personne, surtout qu’ils émanent d’une fraction d’une communauté. D’importants et d’éminents leaderships de cette même communauté ont fait des déclarations pour dire “non”, voire même pour contester le bien-fondé et les objectifs de ces propos. Nous avons tous entendu ces déclarations. Si la majorité des leaders politiques appartenant à cette communauté a mis en doute la crédibilité de ce point de vue qui a entraîné des réactions opposées, voire même hostiles de la part des autres communautés, peut-on encore dire qu’il sert l’intérêt du Liban ? J’espère sincèrement que les voix sectaires se tairont et que l’on œuvrera pour instituer l’unité nationale et pour édifier un Liban unifié qui brandira haut le slogan qu’il avait brandi durant la bataille de l’indépendance : la religion appartient à Dieu et la patrie est à tout le monde». Au journaliste qui lui faisait remarquer que la prise de position de Bkerké a été à l’origine d’un débat politique entre qui l’approuvent et ceux qui la contestent, M. Omrane s’est contenté de répondre par cette phrase : «Il semble que c’est là un hobby au Liban. “Ils“ n’ont rien à faire, mais c’est un hobby nocif». Il y a lieu de préciser que c’est après avoir signé avec son homologue libanais, M. Anouar el-Khalil, un accord de coopération dans le domaine de l’information que M. Omrane a tenu ces propos. Auparavant, il s’était rendu en compagnie de M. Khalil auprès du chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, avec qui il avait passé en revue les perspectives de développement de la coopération bilatérale dans le domaine de l’information, qu’il s’agisse de l’information officielle ou privée. Prié de commenter les résultats de sa visite, le ministre syrien a répondu en déclarant qu’il s’est senti chez lui et que les intérêts des deux pays sont «identiques». M. Khalil s’est félicité pour sa part de la coopération libano-syrienne.
C’est sur un ton presque dédaigneux que le ministre de l’Information, M. Adnane Omrane, a commenté le débat engagé dans le pays autour du retrait syrien et les propos du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, à ce sujet. Pour lui, le débat politique au Liban constitue un simple «passe-temps» . «Les Libanais n’ont rien à faire mais c’est un passe-temps...