Vie politique - Le député élu du Metn dénonce l'occupation syrienne Le PNL et Moukheiber soutiennent les derniers propos de Sfeir

Comme on pouvait s’y attendre, les derniers propos du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, dénonçant l’«hégémonisme» syrien au Liban et réfutant l’argument selon lequel le pays sombrerait dans le chaos si l’armée syrienne s’en retirait, ont trouvé un écho très favorable dans les milieux de l’opposition chrétienne. Dans son communiqué hebdomadaire, le conseil supérieur du Parti national libéral (PNL) s’en est violemment pris à tous ceux qui, au Liban comme en Syrie, ont critiqué les prises de position du patriarche. «Nous nous devons de contrer les attaques primitives et les réactions instinctives émanant de quelques-uns en Syrie et au Liban et qui visent à imposer un climat de pression sur les Libanais libres et exercer un terrorisme intellectuel et moral contre toute personne qui a le courage de dire la vérité et de témoigner en faveur du Liban», lance le PNL. Pour lui, les derniers propos du patriarche, notamment l’interview accordée à la BBC, «sont venus compléter la teneur de l’appel signé par les évêques maronites». Ces prises de position de Bkerké «se sont caractérisées par la raison, la logique, la netteté et l’objectivité, contrairement aux réactions négatives qu’elles ont suscitées», estime le communiqué. La démarche de Bkerké a pour but «d’occasionner un choc positif menant à l’instauration d’un dialogue en profondeur fondé sur le droit du Liban à exister en tant qu’État souverain, libre et indépendant», souligne le PNL, ajoutant que le patriarche maronite souhaite «l’établissement des meilleures relations possibles avec les pays arabes frères, en particulier avec le voisin le plus proche, la Syrie». «À ceux qui, de façon insistante, dénaturent les faits en donnant les plus mauvais prétextes à l’ingérence syrienne au Liban, nous demandons de cesser de se moquer de l’intelligence des Libanais et de tromper l’opinion publique internationale», poursuit le texte. Le PNL soutient que la position de Bkerké est de nature «nationale, très éloignée des objectifs confessionnels et sectaires, à l’opposé de ce que tentent de faire croire les provocateurs». Ces derniers, selon le communiqué, «se livrent à toutes sortes d’interprétations et à des procès d’intention afin de détourner l’attention de la question essentielle, à savoir l’hégémonie syrienne sur l’ensemble des institutions et des services, l’ingérence de Damas dans toutes les affaires intérieures libanaises et l’exploitation des contradictions». Enfin, le parti de Dory Chamoun renouvelle «l’appel à un dialogue interlibanais à partir des constantes libanaises, soit par la formation d’un gouvernement d’entente nationale réelle, soit par la tenue d’un congrès national duquel nul ne serait écarté et qui couvrirait tous les sujets sans crispation ni extrémisme». Pour sa part, le député élu du Metn Albert Moukheiber a souligné dans une déclaration qu’après le départ des Israéliens le maintien des Syriens au Liban revêt un caractère d’«occupation». Commentant les propos du patriarche Sfeir, M. Moukheiber a estimé que ce dernier a tenu un langage «tout à fait clair, sincère et réaliste». «Il n’y a rien à ajouter à ces déclarations, sauf pour demander aux autorités syriennes, qui ont pris part aux réactions contre les propos du patriarche, de nous expliquer les raisons de leur insistance à maintenir l’armée syrienne au Liban après le départ d’Israël». Estimant que les troupes syriennes «n’ont plus de mission au Liban, maintenant que l’armée israélienne s’est retirée», il a ajouté que «pour le peuple libanais, cette insistance (des Syriens) à rester en dépit de sa volonté s’appelle une occupation du Liban».