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Actualités - ANALYSE

Parlement - L'attribution du portefeuille des Finances, principal obstacle à la rencontre Lahoud-Hariri La composition du prochain Cabinet, objet de toutes les tractations

Tous les bruits de coulisses, toutes les tractations à huis clos, tous les on-dit ne semblent plus axés en ce moment que sur la composition du second gouvernement du mandat Lahoud et la place de l’Étoile en est certainement un des principaux théâtres. Et si depuis quelques jours le nom de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri revient sur toutes les lèvres dès qu’il s’agit de spéculer sur le nom du futur locataire du Sérail, les dissensions quant à elles émergent au grand jour à partir du moment où l’on aborde l’épineuse et problématique composition du prochain Cabinet. Tout le landernau politique sans exception est pour une fois d’accord sur ce qui paraît aujourd’hui essentiel, à savoir la «priorité des priorités» sur laquelle devra se pencher l’équipe qui viendra succéder au gouvernement Hoss : résorber la crise sociale et économique, d’abord et surtout, certaines voix demandant également la réactivation de la réconciliation nationale, cette dernière devant nécessairement se faire, entre autres, par le biais d’un amendement de la loi électorale. Sauf que là où ça commence à diverger, c’est dans la façon d’envisager et de gérer les solutions à cette crise. D’un côté Rafic Hariri, qui n’a de cesse de répéter que seule «une équipe homogène» – comprendre la sienne, arriverait à résoudre l’ensemble des problèmes, et de l’autre le président de la Chambre sortante, Nabih Berry, qui continue de refuser d’une manière catégorique cette éventualité. De telle sorte que la question la plus souvent entendue place de l’Étoile depuis quelques jours est sûrement celle-ci : «Rafic Hariri sera très probablement le prochain chef du gouvernement – mais de quel gouvernement s’agira-t-il ?...». Et dans les milieux autorisés, l’on assure que la rencontre entre le président de la République et l’ancien Premier ministre ne se fera qu’une fois la question des quatre principaux portefeuilles – Finances, Intérieur, Défense et Affaires étrangères – réglée, la principale pomme de discorde entre eux étant, paraît-il, le nom du successeur de Georges Corm. Le général Lahoud souhaiterait que ce dernier ou bien l’ancien ministre des Ressources électriques et hydrauliques Georges Frem se retrouve aux commandes des Finances, alors que M. Hariri s’entêterait à y revoir son ancien ministre – toujours sous le coup d’une procédure judiciaire – Fouad Siniora. Il n’empêche, certaines sources parlementaires avancent aujourd’hui jeudi comme date de la première rencontre post-électorale entre le général Lahoud et M. Hariri. «Il faudra que le prochain Cabinet soit un gouvernement politique et un gouvernement d’entente». Ce sont ces mots-là que M. Berry a répétés hier devant les nombreux députés venus lui rendre visite à l’Assemblée nationale – ces discussions du mercredi faisant suite au désormais rituel entretien à Baabda entre le président de la Chambre et le chef de l’État. Il a rappelé également que tout ce qui concerne tant la nomination du futur président du Conseil que la composition de son gouvernement ne se ferait pas avant le 10 octobre prochain. Des sources parlementaires ont indiqué que l’éventualité de la rencontre Lahoud-Hariri n’a pas été envisagée au cours des discussions et que «l’ambiance générale reste inchangée», rappelant que la position du général Lahoud n’a pas bougé d’un iota, «il se tient toujours à égale distance de toutes les parties et n’oppose un veto à personne». Interrogées pour savoir si M. Berry continue de jouer l’intermédiaire entre Baabda et Koraytem, ces mêmes sources se font, toutes comme un seul homme, unanimes : «Il n’y a aucun problème entre les présidents Lahoud et Hariri, ils n’ont donc pas besoin de médiateur». Parmi les visiteurs du mercredi, le nouveau député Serge TerSarkissian, élu sur la liste Hariri dans la troisième circonscription de Beyrouth, a estimé, affirmant qu’il s’exprimait là en son nom propre, que «le plus petit dénominateur commun entre le président de la République et l’ancien Premier ministre c’est leur respect de la Constitution». M. TerSarkissian a ensuite fait part aux journalistes présents de son attachement à «un gouvernement politique à figure nationale et qui comprendrait tous les courants». Les mêmes sources ont également rapporté que le président de la Chambre sortante, qui a surtout débattu avec les députés de la situation socio-économique, s’était félicité de la décision du ministre de l’Éducation nationale Mohammed Youssef Beydoun d’exempter les parents d’élèves des frais d’inscription. Elles ont enfin rappelé que M. Berry, se faisant l’écho des revendications que son vice-président Élie Ferzli a adressées au gouvernement afin qu’il abaisse le prix du mazout maintenant que l’hiver approche, a souhaité que le Conseil des ministres prenne une décision forte en ce sens «le Libanais ne pouvant plus supporter toutes ces charges».
Tous les bruits de coulisses, toutes les tractations à huis clos, tous les on-dit ne semblent plus axés en ce moment que sur la composition du second gouvernement du mandat Lahoud et la place de l’Étoile en est certainement un des principaux théâtres. Et si depuis quelques jours le nom de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri revient sur toutes les lèvres dès qu’il...