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Actualités - ANALYSE

Gouvernement - L'ancien président du Conseil refuse d'abattre ses cartes trop tôt Les haririens affirment que les relations avec Baabda sont parfaitement normales

Le président Rafic Hariri visitera Baabda «en temps opportun», indiquent ses proches. Qui précisent que des précautions sont prises afin qu’une telle démarche ne donne pas lieu à des interprétations fantaisistes, à l’approche de la formation d’un nouveau gouvernement. En termes encore plus clairs, cela signifie sans doute que l’ancien président du Conseil ne veut pas avoir l’air de solliciter une faveur quelconque. Mais aussi, qu’il ne veut pas avoir l’air de s’imposer ou de donner à l’audience un caractère implicite de victoire personnelle. En effet, les haririens affirment que «les rapports du président Hariri avec le président Émile Lahoud sont tout à fait normaux. Ils se rencontrent régulièrement. Et il n’est nul besoin d’une médiation pour qu’ils se voient à nouveau». Cela en réponse aux supputations de presse selon lesquelles deux ou trois personnalités de premier plan s’entremettraient actuellement pour une rencontre rapprochée. M. Hariri, soulignent également ses proches, «s’abstient pour le moment de tout commentaire sur ce qui se publie au sujet de la formation du Cabinet. Il laisse les ballons d’essai, lancés par le truchement de certains médias pour le faire réagir, se dégonfler d’eux-mêmes. Son silence déçoit sans aucun doute l’attente de ceux qui tentent de savoir ce qui se passe au juste, ce qu’il a dans la tête». «La propagation de rumeurs sur la désignation, sur la composition du Cabinet, sur la répartition des portefeuilles, sur la personnalité des ministres, sur les crises en puissance tombe à l’eau, ajoute-t-on dans ces milieux. Car M. Hariri sait que le président Lahoud n’a rien à voir avec cette agitation stérile. Les informations qui nous parviennent au sujet de la position réelle de Baabda confirment en effet que le président de la République est déterminé à assumer un rôle d’arbitre serein, qu’il n’oppose son veto à aucune candidature pour le Sérail ou pour un maroquin. Nous savons de façon certaine que le chef de l’État désignera la personnalité qui aura recueilli le plus de suffrages, lors des consultations parlementaires. Nous savons aussi que pour la composition du Cabinet, le président Lahoud ne pose pas de conditions concernant des personnalités déterminées, mais se soucie du respect de certains critères qu’impose l’intérêt public, comme la compétence. Il faudra en effet que le gouvernement soit capable d’épauler le régime dans l’édification d’un État de droit et des institutions. Parallèlement à cet objectif, le pouvoir devra s’atteler au traitement des problèmes socio-économiques du pays, maintenant libéré de l’occupation israélienne. Le président Lahoud, qui n’adopte d’attitude négative par rapport à personne, espère que le prochain gouvernement sera à la hauteur de ses responsabilités». Ces sources indiquent ensuite qu’après les élections «M. Hariri s’est abstenu d’évoquer, même devant le premier cercle de son entourage, la question ministérielle et la composition du Cabinet au cas où il serait pressenti pour le former. Dans le même esprit, M. Hariri a refusé de discuter des formules et des points de vue qu’ont pu lui transmettre des parties officielles désireuses de tester ses intentions. Pour lui, il est mauvais de vouloir anticiper les choses et il préfère la politique du petit pas, dans le respect de la Constitution comme du rôle des institutions. Il faut donc attendre que la nouvelle Chambre élise d’abord son président et que le chef de l’État entame ses consultations parlementaires. C’est seulement ensuite, s’il est désigné comme semblent le souhaiter les Libanais, que M. Hariri planchera sérieusement sur la question des noms». Et d’ajouter que le président Hariri «retient des élections de Beyrouth, bien au-delà de la griserie de la victoire, la leçon d’une lourde responsabilité qu’il lui faut assumer, car il ne souhaite que pouvoir servir le pays. À partir de n’importe quelle position. Il tend dès lors la main à tous les hommes de bonne volonté et il espère très fort pouvoir coopérer pleinement avec le chef de l’État». De son côté, le président Nabih Berry, qui s’active beaucoup pour prévenir tout risque de tension ou de crise, croit pouvoir confirmer que le chef de l’État n’oppose de veto contre personne et ne fera pas obstacle à la formation du gouvernement. Cependant, le pays, qui attend la mise en place d’un gouvernement qui inspire confiance, reste pour le moment dans le flou. S’agira-t-il, enfin, d’un Cabinet d’entente nationale, et quelle en serait la définition ? Va-t-on opter pour une équipe de travail homogène ? Le débat est ouvert. Certains font remarquer qu’un Cabinet d’entente serait en réalité un Cabinet de discorde, où les empoignades entre gens qui ne se comprennent pas seraient la règle. Ce qui aggraverait la crise économique. Mais d’autres répondent que sans une telle formule, le dialogue national, nécessaire à la stabilité et au redressement économique, ne serait pas possible. D’autant qu’un Cabinet dit homogène serait politiquement monochrome et conforterait par là même les clivages internes. Sans pouvoir s’attirer cette confiance populaire indispensable pour la reprise.
Le président Rafic Hariri visitera Baabda «en temps opportun», indiquent ses proches. Qui précisent que des précautions sont prises afin qu’une telle démarche ne donne pas lieu à des interprétations fantaisistes, à l’approche de la formation d’un nouveau gouvernement. En termes encore plus clairs, cela signifie sans doute que l’ancien président du Conseil ne veut pas...