Drogue - Enquête statistique du bureau spécialisé des Nations Unies Amphétamines en hausse, cocaïne en déclin

Sur le marché mondial de la drogue, la cocaïne décline tandis que les amphétamines risquent de devenir la drogue du XXIe siècle, selon des statistiques de l’Onu. «La hausse continue de l’offre et de la demande mondiales de stimulants de type amphétamines, en particulier en Asie du Sud-Est, montre clairement qu’il y a beaucoup de risques que ces substances deviennent la drogue de premier choix pour le XXIe siècle», estime le Bureau des Nations unies pour le contrôle des drogues et la prévention du crime (UNDCP). Dans une enquête statistique qui doit être prochainement rendue publique, l’UNDCP a calculé que la consommation de stimulants de type amphétamines a triplé en Grande-Bretagne entre 1992 et 1998 et qu’elle y est comparativement quatre fois plus élevée qu’aux États-Unis. La cocaïne en revanche semble décliner, notamment en Europe où les saisies ont diminué et où «les prix ont continué de baisser», selon cette étude. La Colombie a cependant augmenté sa production en la portant à 520 tonnes de cocaïne, en hausse d’environ 25 % par rapport à l’an dernier, loin devant le Pérou (175 tonnes) et la Bolivie (70 tonnes), tous deux en baisse. Pour l’opium, le numéro un mondial demeure l’Afghanistan qui en a produit l’an dernier 3 276 tonnes l’an dernier, soit à lui seul 79 % de la production mondiale. À cause de l’Afghanistan, la production mondiale d’opium a atteint l’an dernier le chiffre record de près de 5 800 tonnes, en hausse de 33 % par rapport aux années précédentes. Cela permet une production annuelle d’héroïne d’environ 580 tonnes. « Navires-amiraux » L’UNDCP rappelle également qu’Interpol a placé le Maroc, l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Afghanistan, le Pakistan, le Mexique, la Colombie et la Jamaïque sur sa liste des principaux producteurs de cannabis, dont la production mondiale est évaluée par l’UNDCP à 30 000 tonnes. Les principales routes de la drogue sont également connues, notamment pour l’opium asiatique et l’héroïne qui en est tirée. La drogue part essentiellement d’Afghanistan, passe en Iran et Turquie avant d’entrer dans les Balkans puis en Europe occidentale. Les États-Unis et l’Europe restent les principaux débouchés pour la cocaïne, les Caraïbes et l’Amérique centrale servant de lieu de transit vers l’Amérique du Nord. «L’immense majorité de la cocaïne à destination de l’Europe est transportée par mer, des “navires-amiraux” se servant d’îles dans l’Atlantique nord et au large de l’Afrique occidentale pour transférer leurs cargaisons dans des bateaux plus petits en évitant de sortir des eaux internationales», explique l’UNDCP. «La péninsule ibérique continue d’être un point de chute important, tout comme les Pays-Bas», selon l’UNDCP. Les routes sont plus complexes pour les amphétamines : le Mexique fournit les États-Unis et la Pologne alimente le marché scandinave tandis qu’en Europe, «les Pays-Bas, la Belgique et la Grande-Bretagne continuent d’être la principale source de production de substances de type ecstasy», selon l’UNDCP. Côté consommateurs, «le cannabis continue d’être la drogue largement la plus consommée dans le monde. Il est produit et consommé pratiquement dans tous les pays du monde». La cocaïne en revanche devient d’année en année une drogue typiquement nord-américaine, tandis que l’héroïne se vend essentiellement en Asie, Europe et Australie.