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Actualités - CHRONOLOGIE

La Havane appelle à la mobilisation contre Washington Les survivants du petit avion cubain autorisés à rester aux USA

Les neuf survivants d’un avion cubain qui s’est abîmé mardi dernier dans le golfe du Mexique ont obtenu l’autorisation de rester aux États-Unis, ce qui risque de provoquer un nouveau conflit entre Washington et La Havane, deux mois et demi après la fin de l’affaire Elian. La télévision cubaine a en effet lancé un appel à la population à «protester énergiquement» contre cette décision et a demandé à la population de manifester lundi prochain contre «la politique cynique des États-Unis d’encourager l’émigration illégale». Les neuf survivants «ont l’autorisation de rester et sept d’entre eux ont été libérés» du centre de détention de Krome, près de Miami, où ils avaient été transférés, a déclaré une porte-parole des services d’immigration américains (INS), Maria Cardona. Les deux autres restaient hospitalisés à Key West (sud de la Floride). La porte-parole a précisé que la politique dite des «pieds secs» avait été appliquée à ces neuf survivants, trois hommes, trois femmes et trois enfants, qui ont tous de la famille à Miami. Cette politique permet aux Cubains atteignant les côtes américaines de demander l’asile politique, contrairement à ceux interceptés en mer («pieds mouillés») qui sont renvoyés sur l’île communiste. La Sûreté fédérale américaine (FBI) a écarté l’idée avancée par les autorités cubaines que l’avion avait été détourné lorsqu’il avait quitté Cuba mardi matin. «Ça ne semble pas être un détournement, bien que, jusqu’à ce que nous ayons rencontré les passagers, nous ne puissions pas être sûrs», a déclaré Judy Orihuela, porte-parole du FBI à Miami. Les services d’immigration ont autorisé les survivants à rester aux États-Unis alors que plus tôt le gouvernement cubain avait demandé implicitement à Washington de sanctionner les responsables de cet «acte de piraterie» aérienne. Ce choix, à sept semaines de l’élection présidentielle américaine, pourrait provoquer de nouvelles tensions entre La Havane et Washington. Jeudi s’est ouvert en outre à New York des discussions entre les deux pays sur leurs accords d’immigration. La Floride, qui compte une importante communauté d’exilés cubains anticastristes, est l’un des États «les plus disputés» par les candidats à la Maison-Blanche, le vice-président démocrate Al Gore et le gouverneur républicain du Texas George W. Bush. Une décision d’accorder l’asile aux passagers de l’avion pourrait être considérée par La Havane comme une «violation» des accords migratoires bilatéraux signés en septembre 1994 et mai 1995, relève le journal Miami Herald. Pour leur part, les exilés anticastristes de l’organisation Movimiento Democracia se sont félicités dans un communiqué de la décision des services d’immigration. Ils avaient essuyé un revers dans l’affaire du petit rescapé de la mer, Elian Gonzalez, rentré en juin à Cuba avec son père malgré l’opposition de la communauté cubaine de Miami. Elian, naufragé de 5 ans retrouvé au large des côtes américaines fin 1999, avait été le protagoniste d’une saga de plusieurs mois, sa famille de Miami estimant qu’il devait rester en terre «libre», alors que son père réclamait son retour à Cuba. Peu avant que les survivants de l’avion n’arrivent sur le sol américain, des membres du Congrès américain d’origine cubaine Ileana Ros-Lehtinen et Lincoln Diaz-Balart, ainsi que plusieurs organisations d’exilés cubains anticastristes ont demandé au président Bill Clinton d’accorder l’asile politique à ces Cubains.
Les neuf survivants d’un avion cubain qui s’est abîmé mardi dernier dans le golfe du Mexique ont obtenu l’autorisation de rester aux États-Unis, ce qui risque de provoquer un nouveau conflit entre Washington et La Havane, deux mois et demi après la fin de l’affaire Elian. La télévision cubaine a en effet lancé un appel à la population à «protester énergiquement»...