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Actualités - CHRONOLOGIE

Vie politique - Affluence de députés et de personnalités à Bkerké Sfeir réitère la nécessité d'aboutir à un règlement avec la Syrie concernant la souveraineté

Nombre de députés et de personnalités continuent d’apporter leur appui au communiqué publié mercredi par l’assemblée des évêques maronites, alors que le patriarche Nasrallah Sfeir réitérait hier encore devant une délégation d’émigrés libanais en Argentine la nécessité «d’arranger les choses entre le Liban et la Syrie en ce qui concerne la souveraineté, l’indépendance et la libre décision». Parallèlement, des voix hostiles à ce communiqué se sont élevées et le quotidien as-Saoura a appelé hier à «faire face» à toute action qui porterait atteinte aux relations «stratégiques» entre la Syrie et le Liban. A l’issue d’un entretien avec le cardinal Sfeir, le député Abdo Bejjani a applaudi au communiqué des prélats lesquels, selon lui, «n’ont fait que dire la vérité». «De toute manière, a-t-il ajouté, cet appel s’inscrit dans le cadre de l’accord de Taëf (…). Le patriarche connaît tous les problèmes dont le Liban est victime, et il tente simplement d’aider à sauver le pays de la crise dans laquelle il se débat». Le député sortant Wadih Akl a abondé dans le même sens, se demandant pour quelles raisons le communiqué des évêques avait soulevé pareil tollé alors qu’il n’avait fait que réclamer l’indépendance du Liban. Selon lui, il constitue au contraire «la base d’un dialogue sérieux pour la réalisation d’une véritable unité nationale». Appel au dialogue Également reçus par le patriarche maronite, les trois députés élus du Kesrouan-Jbeil, Mansour el-Bone, Neematallah Abi Nasr et Farès Seaïd, ont remis à la presse un communiqué commun dans lequel ils ont notamment affirmé que l’appel des prélats n’avait fait «qu’exprimer franchement les soucis et les craintes de tous les citoyens, et pas seulement des chrétiens», toutes catégories sociales confondues. Les trois députés ont critiqué en revanche la réaction des détracteurs du communiqué de Bkerké. Selon eux, ceux-là n’expriment pas vraiment «les préoccupations et les aspirations de ceux qu’ils représentent». «Les critiques ne concernent pas le contenu de l’appel et n’ont pas tenu compte des problèmes essentiels qu’il a soulevés. En d’autres termes, on peut comprendre que les leaderships (spirituels et politiques) qui ont réagi négativement à cet appel en reconnaissent tacitement le bien-fondé», ajoute le communiqué conjoint. S’en prenant d’autre part à ceux qui, parmi les détracteurs de Bkerké, estiment que les évêques «prennent leurs instructions de services étrangers», les trois députés ont conclu : «À travers cet appel, Bkerké a montré une fois de plus qu’il était soucieux d’aborder la question de la présence syrienne dans l’intérêt des deux pays, alors que d’autres responsables ne traitent l’affaire qu’à des fins personnelles, sectaires ou confessionnelles». Le député Boutros Harb a estimé quant à lui qu’«au lieu de susciter des réactions négatives, le communiqué aurait dû être considéré comme un appel au dialogue entre tous les Libanais». Selon M. Harb, il est inutile d’occulter les problèmes du pays car cela ne ferait que les aggraver. En conclusion, le député a estimé que le communiqué n’était dirigé contre aucune partie et qu’il visait uniquement à trouver des solutions à la crise dans le pays. Moawad : Un dialogue de sourds De son côté, la députée Nayla Moawad a mis en garde contre «le dialogue de sourds et les accusations lancées à tort et à travers». Sur le plan régional, elle a d’abord préconisé un rééquilibrage des relations libano-syriennes. Mme Moawad a appelé dans ce sens à «un dialogue sérieux et sincère» avec Damas, soulignant le «danger» de relations basées sur des intérêts personnels. Sur le plan intérieur, elle a notamment insisté sur «une réforme au niveau de la représentativité politique». Mme Moawad a critiqué la loi électorale, affirmant à ce sujet : «Au lieu d’entamer un dialogue sérieux au sein du Parlement, nous sommes confrontés aujourd’hui à un projet de rébellion qui risque de s’étendre à la rue». «A l’instar de M. Walid Joumblatt et du président Omar Karamé, je serai parmi les premiers initiateurs d’un dialogue entrepris dans toutes les directions». Le député sortant Nadim Salem a proclamé son appui au communiqué, tout en préconisant la formation d’un gouvernement d’union nationale apte à traiter les problèmes en toute «lucidité et objectivité». Le député Moustapha Saad a estimé pour sa part que «le déferlement du discours confessionnel est dû à la loi électorale». Dans un communiqué publié au terme de sa réunion hebdomadaire présidée par Dory Chamoun, le Parti national libéral a totalement souscrit au communiqué de Bkerké, le qualifiant d’«appel courageux et sincère (…) susceptible de sauver le Liban du démembrement et de la disparition». Notons enfin qu’en signe de solidarité avec l’appel des évêques maronites concernant la libération des détenus libanais dans les geôles syriennes, le comité des parents de ces détenus et leurs sympathisants ont décidé d’assister à la messe que célébrera dimanche le cardinal Sfeir à Bkerké. Parmi les réactions négatives au communiqué des prélats maronites, signalons celle du représentant de l’ayatollah Khamenei à Beyrouth, cheikh Mohammed Yazbeck, qui a critiqué «les discours visant à exacerber le confessionnalisme» dans l’esprit des gens. Il a en outre indiqué que ceux qui réclament le départ des troupes syriennes du Liban ont oublié tout ce que la Syrie a fait pour ce pays. Le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, s’est félicité pour sa part des «positions courageuses» prises jeudi par le président de la République Émile Lahoud concernant le communiqué des évêques.
Nombre de députés et de personnalités continuent d’apporter leur appui au communiqué publié mercredi par l’assemblée des évêques maronites, alors que le patriarche Nasrallah Sfeir réitérait hier encore devant une délégation d’émigrés libanais en Argentine la nécessité «d’arranger les choses entre le Liban et la Syrie en ce qui concerne la souveraineté,...