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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Vie politique - Hoss appelle à désamorcer la tension Lahoud réagit vivement au communiqué de Bkerké

Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a vivement réagi à l’argumentation développée par les évêques maronites – mais sans les nommer – au sujet de la présence syrienne au Liban, critiquant sévèrement le communiqué de Bkerké en même temps que les discours s’inscrivant dans le prolongement de la prise de position des prélats. Le président de la République a insisté sur le fait que la présence syrienne dans le pays est «légitime et provisoire», jugeant que les points de vue exprimés depuis quelque temps sur ce sujet précis «encouragent les surenchères et attisent les instincts confessionnels et sectaires». La virulence du ton du communiqué présidentiel détonnait toutefois avec le ton pondéré du chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, qui a invité les leaderships du pays à s’efforcer de «désamorcer la tension». «Les dernières prises de position ne reflètent pas un climat de dialogue national authentique, mais se réfèrent à la situation dans le pays sous un angle étriqué et tronqué, dénué de toute clarté et objectivité. Elles encouragent les surenchères et attisent les instincts confessionnels et sectaires ce qui ne sert pas l’intérêt national supérieur», a déclaré le général Lahoud dans son communiqué distribué dans l’après-midi. Après avoir indiqué que la présence syrienne au Liban «est légitime et provisoire», il a estimé que tout débat sur un retrait doit «se fonder sur nos intérêts stratégiques et sur rien d’autre, surtout que l’ennemi israélien continue de rejeter la paix juste et globale et essaie de maintenir les Palestiniens au Liban». «Il n’est ni sage, ni raisonnable, ni juste de mener campagne contre la Syrie et de fermer les yeux sur les crimes commis par Israël contre le Liban, surtout qu’ils ont coûté au pays des milliers de victimes et la destruction, à plusieurs reprises, des habitations et de l’infrastructure locale. Ils ont aussi fait fuir les investissements étrangers et compromis les saisons touristiques», a poursuivi le chef de l’État. « Les instruments de la guerre » Et d’ajouter : «Il n’est pas non plus raisonnable et juste que les Libanais rejettent à chaque fois sur d’autres la responsabilité de leurs guerres, sachant que beaucoup d’entre eux en étaient les instruments. Même si, à l’époque, les hostilités pouvaient servir des desseins étrangers, il n’en demeure pas moins que leurs instruments locaux avaient leurs objectifs et intérêts propres, qui étaient le plus souvent liés à leur volonté d’exercer leur propre autorité ou à leur désir d’assouvir un instinct sectaire ou confessionnel. Ils ont tué et se sont entretués et voilà qu’ils essaient aujourd’hui de se repositionner (sur la scène locale) en se faisant passer pour des agneaux et en tablant sur la mémoire courte de certains Libanais. Ils lancent aujourd’hui des slogans de dialogue, de liberté, de démocratie et (de respect) des droits de l’homme sans les avoir appliqués à leurs partisans quand la guerre prévalait encore». Pour le président Lahoud, ces gens-là «doivent savoir, quelle que soit leur appartenance, que l’État n’a pas commis d’erreur à leur égard et que c’est le contraire qui est vrai. Ils doivent prendre l’initiative de demander pardon, même avec retard, et avouer leurs péchés vis-à-vis de leurs concitoyens au lieu de les inciter, une nouvelle fois, à écouter leurs instincts pour les empêcher de tirer les leçons du passé». Le chef de l’État a mis en garde contre «toute velléité de compromettre la sécurité et de considérer les revendications de la rue comme étant un moyen d’expression», estimant que «le seul langage qui puisse permettre à quelqu’un d’obtenir ses droits, s’ils existent, c’est celui qui consiste à recourir aux voies légales et institutionnelles au sein de l’État». De son côté, le chef du gouvernement a lancé un appel aux «leaderships religieux, politiques et sociaux». Ils les a invités à «assumer leurs responsabilités nationales en œuvrant pour désamorcer la tension née des prises de position antinomiques concernant des sujets qui doivent faire l’objet d’un dialogue constructif et responsable dans le cadre des institutions constitutionnelles, notamment au sein du Parlement et du Conseil des ministres, loin de tout bouillonnement, et en tenant compte des intérêts du Liban». Il y a lieu de signaler par ailleurs que c’est à Baabdate que le président Lahoud a reçu hier ses nombreux visiteurs, dont l’évêque maronite du Canada, Mgr Joseph Khoury, et l’ambassadeur du Liban au Sénégal, M. Michel Haddad.
Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a vivement réagi à l’argumentation développée par les évêques maronites – mais sans les nommer – au sujet de la présence syrienne au Liban, critiquant sévèrement le communiqué de Bkerké en même temps que les discours s’inscrivant dans le prolongement de la prise de position des prélats. Le président de la...