Ma situation ne peut être comparée à celle du général Aoun

Reçu avec tous les honneurs dus à un leader, Kamal Chatila a été accueilli à l’AIB par M. Ahmed Tabbarah représentant le président Hoss, par les députés Pierre Daccache et Jamil Chammas ainsi que par de nombreux membres de son mouvement. Dans le salon d’honneur réservé aux hôtes de marque, il a donné sa première conférence de presse sur le sol libanais depuis 16 ans. Il a ainsi annoncé son intention de se rendre chez le chef de l’État et les autres responsables ainsi que chez le mufti et le patriarche maronite. Il a précisé qu’il se considérait au service de la nation, «un simple soldat luttant pour l’unité et l’entente», la nation étant à ses yeux au-dessus des confessions, des divisions et des susceptibilités. Interrogé sur ses relations avec le général Michel Aoun, Chatila a déclaré que ce dernier l’avait contacté avant Taëf pour lui proposer une alliance. Comme il l’interrogeait sur son projet, Aoun lui aurait répondu que tous deux l’établiraient ensemble, une fois au pouvoir. Chatila avait considéré que cette attitude manquait de sérieux et plus tard, les deux hommes n’ont pas pu s’entendre sur un projet commun. À partir de 1991, Chatila s’est installé au Caire et il n’y a plus eu de contact entre les deux hommes. Selon Chatila, son cas ne peut être comparé à celui du général, puisqu’en ce qui le concerne, il n’existe pas de dossier judiciaire. Prié de donner son avis sur le dernier communiqué des évêques maronites, Chatila a répondu qu’il ne fallait pas craindre une guerre civile. «Chacun est libre de donner son avis, mais les Libanais ont suffisamment souffert pour tenter de nouveau l’aventure de la guerre.(…). À mon avis, le danger israélien n’étant pas éliminé, lutter contre lui demeure notre priorité et celle-ci nécessite une coopération libano-syrienne et libano-arabe».