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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

De la nécessité de l'unification des législations (photos)

«La revendication de l’égalité entre l’homme et la femme n’est pas un objectif en lui-même et ne vise pas à spolier les droits des hommes. Mais elle a pour but de préserver les principes de justice et de dignité humaine par le biais de l’exercice des droits fondamentaux», souligne Mme Alia Berty Zein, présidente de la commission Droit et statut de la femme à l’Union internationale des avocats. Au Liban, le pluralisme confessionnel entraîne une nette distinction entre les régimes législatifs appliqués, bien que le préambule de la Constitution libanaise amendé en 1990 a réaffirmé explicitement le principe d’égalité, ainsi que celui des libertés publiques et de la protection de l’individu, relève la juriste. Mais la plus grande lacune que l’on relève dans ces textes reste, sans aucun doute, la position d’infériorité dans laquelle est confinée la femme, dans des proportions variables selon les confessions et les rites, souligne encore Mme Zein. «L’absence d’une loi unifiée et la diversité des verdicts rendus suivant les 17 confessions remet en question le principe d’égalité (…) Quelles que soient les législations sur le statut personnel, la femme reste sous l’autorité de l’homme et lui doit obéissance même lorsqu’il est fautif», dit-elle. L’avocate cite, à titre d’exemple, quelques effets juridiques des législations concernant les statuts personnels : - Les confessions orthodoxes et protestantes reconnaissent que l’homme est le «pater familias», y compris de la femme. Et il lui incombe par conséquent de la protéger. Elle lui doit en contrepartie une obéissance totale. - Les communautés musulmanes prévoient, quant à elles, un traitement encore plus conservateur envers la femme, dont il est également attendu une obéissance envers son conjoint. - Pour ce qui est de la communauté druze, la femme doit suivre son mari et lui obéir. Il lui revient de la considérer comme étant son égale. - L’interdiction du divorce est l’une des caractéristiques fondamentales du mariage chez les communautés catholiques, alors que pour les communautés orthodoxes et protestantes, il est admis dans plusieurs cas, tels que l’adultère, les maladies graves, la non-obéissance de la femme à son mari, etc. - Le cas diffère radicalement pour les communautés musulmanes où la décision (du divorce) relève de façon arbitraire du mari, et ce sans justification aucune, et sans que le juge n’interfère. La situation est totalement autre dans la communauté druze où le procès du divorce est un droit acquis pour l’homme aussi bien que pour la femme et se déroule devant le juge religieux. Les droits de succession : - Les droits de succession diffèrent entre les communautés chrétiennes et les communautés mahométanes. - Au Liban, un musulman ne peut pas hériter d’un chrétien, et vice versa sur la base du principe de réciprocité. - Selon la charia islamique, la femme perçoit la moitié de la part de l’homme, alors que l’héritage est divisé à parts égales entre les deux sexes dans le cas des communautés chrétiennes. - Quant aux druzes, ils peuvent par le biais d’un testament écrit léguer une partie ou la totalité de l’héritage à une personne de leur choix, même si elle ne fait pas partie des héritiers légaux.
«La revendication de l’égalité entre l’homme et la femme n’est pas un objectif en lui-même et ne vise pas à spolier les droits des hommes. Mais elle a pour but de préserver les principes de justice et de dignité humaine par le biais de l’exercice des droits fondamentaux», souligne Mme Alia Berty Zein, présidente de la commission Droit et statut de la femme à l’Union...