Enquête : évaluation de la place de la femme dans le secteur public

Dans une étude réalisée par Reach Mass dans le cadre d’un projet initié par la Fondation René Moawad en 1997, sur le thème de l’accès de la femme au pouvoir politique, il ressort des résultats de l’enquête effectuée auprès de la population urbaine les données suivantes : Rapport d’étude présenté par Reach Mass (Abdo Kahi, Suzanne Azar). Enquête auprès de la population des régions urbaines Parmi les rôles essentiels requis de la personne dans la société, les Libanais des régions urbaines considèrent que les travaux ménagers sont une exclusivité pour les femmes (80 %) ; se présenter aux élections présidentielles, exercer une activité professionnelle déterminée pour subvenir aux besoins économiques de la famille, adhérer à des idées politiques et militer dans le cadre de partis politiques et des syndicats restent des rôles attribués essentiellement aux hommes avec des scores respectifs de 61 %, 53 % et 50 %. L’attitude vis-à-vis de la femme hors du foyer est plutôt positive : 89 % sont dans une certaine mesure pour, et 11 % contre. Ceux qui sont tout à fait contre sont principalement : ceux âgés de 45 ans et plus (17 %), ceux appartenant à la classe sociale défavorisée (18 %), les analphabètes et ceux ayant un niveau primaire (18 % contre 5 % des universitaires), et les habitants de Tripoli et de sa banlieue (22 %). Quant à l’attitude vis-à-vis de la participation de la femme à la vie politique, elle est moins positive, 26 % se sont prononcés contre et 74 % pour cette participation. Ceux qui sont tout à fait contre sont principalement : les hommes (28 %), ceux âgés de 55 ans et plus (34 %), ceux appartenant à la classe sociale défavorisée (40 %), les analphabètes et ceux ayant un niveau primaire (45 %), les habitants de Beyrouth-Est et de sa banlieue (31 %) et ceux de Tripoli et sa banlieue (30 %). «Quel que soit le sexe du candidat aux élections législatives, les Libanais des régions urbaines exigent en premier six conditions : l’intégrité et la transparence, l’éducation et la culture, avoir un plan pour le développement de la région et un programme pour le réaliser, l’efficacité et la compétence, la force de caractère, l’intelligence et les capacités de convaincre. La fermeté est également une condition importante exigée de l’homme. Par ailleurs, l’appartenance à un courant politique déterminé et la richesse sont considérées peu importantes». Pour améliorer la participation de la femme à la vie politique au Liban, les Libanais ont opté pour des stratégies de long terme, ainsi les changements au niveau des processus éducatifs s’avèrent être une stratégie de première importance. La femme a tendance plus que l’homme à opter pour des stratégies de court terme dont les résultats peuvent être immédiats, notamment l’intervention au niveau des législations et de l’organisation des rôles au sein des organismes publics. Pour renforcer l’engagement politique en général et celui de la femme en particulier, 33 % des Libanais qui sont pour la participation de la femme à la vie politique proposent la création de nouveaux partis qui œuvraient aux deux niveaux de l’éducation et de l’emploi : 28 % sont pour la création de nouveaux partis tablant sur la qualité de vie, de développement humain et écologique ; 25 % pensent que les partis politiques doivent être liés aux deux niveaux de la pensée et de l’action relatifs concernant les problèmes aigus de la société, notamment ceux relatifs aux femmes. Par ailleurs, 26 % ont une attitude tout à fait négative à l’égard des partis politiques, et leur rôle au Liban, et rejettent par conséquent toutes ces propositions.