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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Kabbani et Kabalan surpris par le communiqué de Bkerké

C’est sur un ton modéré que le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, et le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, ont répondu hier soir, dans un communiqué conjoint, à la prise de position en flèche adoptée par l’Assemblée des évêques maronites au sujet de la présence syrienne. Les deux dignitaires religieux sunnite et chiite ont tenu en soirée une réunion à Dar el-Fatwa, en présence de M. Mohammed Sammak, afin d’examiner la teneur du communiqué de Bkerké. À l’issue de la rencontre, le mufti de la République et cheikh Kabalan ont publié le communiqué suivant «après concertation avec le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine», comme l’ont indiqué les sources de Dar el-Fatwa : «Nous portons un sentiment particulier d’estime, de respect et d’amour pour l’assemblée des évêques maronites, et plus spécialement pour le patriarche Nasrallah Sfeir. À la lumière d’un tel sentiment, les impératifs de la coexistence, de la franchise et de la citoyenneté sincère nous poussent à exprimer notre surprise au sujet de la teneur du communiqué rendu public aujourd’hui (hier). Nous avons bon espoir que nous serons en mesure, avec l’Assemblée des évêques, d’œuvrer ensemble pour dépasser toute retombée négative sur le sentiment de fraternité qui doit unir les Libanais de toutes les confessions. Toute prise de position qui ravive les passions ne sert pas les intérêts supérieurs de la nation dans les circonstances présentes». Et le communiqué d’ajouter : «Sur base du sentiment de respect et d’amitié, nous tenons à soulever les points suivants : nous ne pouvons pas oublier que la Syrie a consenti de lourds sacrifices pour préserver l’unité du Liban ainsi que sa sécurité et sa stabilité. Les Libanais, chrétiens et musulmans, ont des liens spirituels et familiaux ainsi que des intérêts communs avec la Syrie. Comme l’a souligné le président Émile Lahoud, la présence syrienne au Liban est légale et provisoire. Toute position libanaise concernant cette présence doit émaner des autorités officielles en fonction de l’intérêt supérieur du Liban. Il serait sage de laisser aux autorités officielles le soin de traiter les relations libano-syriennes conformément aux intérêts des deux pays». «Les dangers qui pèsent sur le Liban et la région, ainsi que les bouleversements qui se manifestent autour de nous, à la lumière des pourparlers au niveau des deux volets israélo-palestinien et israélo-syrien, nous imposent de faire preuve de la plus grande prudence, ajoute le communiqué. Nous devons éviter d’adopter des prises de position musclées qui seraient susceptibles de nuire aux intérêts du Liban et de la Syrie, alors même qu’Israël cherche à porter préjudice au Liban. La coordination avec la Syrie constitue la meilleure garantie pour faire échec aux plans israéliens». Et de poursuivre : «Nous sommes conscients de la gravité de la crise économique qui frappe le Liban. Mais dans le même temps, nous n’ignorons pas que les causes de cette crise sont dues aux retombées de la guerre qui a secoué le pays et ébranlé notre économie durant deux décennies. Cette crise n’est donc pas due à la présence au Liban des ouvriers syriens qui existent dans le pays depuis les années 50. Leur présence ne posait un problème à personne. Ce dont nous avons besoin, c’est de nous attaquer au problème économique en réalisant une croissance susceptible d’assurer des emplois à la main-d’œuvre libanaise et d’accroître le revenu sur le double plan personnel et national. Toute allusion au fait que la crise serait due à la présence des ouvriers syriens est contraire à la réalité, sans compter que cela suscite des sentiments négatifs qui nuisent au Liban et à ses relations fraternelles avec la Syrie, d’autant que de telles allusions interviennent alors que la Syrie, sous la conduite du président Bachar el-Assad, suit une politique d’ouverture économique dans l’intérêt des deux pays». «Nous rejetons fermement tous les abus qui visent n’importe quelle personne ou fraction, chrétienne ou musulmane, poursuit le communiqué du mufti de la République et du vice-président du CSC. Nous réclamons haut et fort que toutes les parties soient traitées sur un même pied d’égalité et de justice. Nous réclamons également que toutes les parties, sans exception, puissent jouir des libertés publiques. Les droits sacrés de tous les Libanais, consacrés par la Constitution et les lois en vigueur, ne doivent pas être bafoués». Et le communiqué de conclure : «Le Liban a besoin aujourd’hui, plus que jamais, de l’unité de ses fils, chrétiens et musulmans. Laissons à l’État le soin de s’occuper des affaires politiques, militaires et économiques, dans le cadre de leurs responsabilités constitutionnelles, de manière à réaliser nos objectifs nationaux communs».
C’est sur un ton modéré que le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, et le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, ont répondu hier soir, dans un communiqué conjoint, à la prise de position en flèche adoptée par l’Assemblée des évêques maronites au sujet de la présence syrienne. Les deux dignitaires religieux sunnite et...