Un dépotoir de cinq kilomètres de long (photo)

Il y a quelques semaines, un scandale éclatait, répercuté par les médias. La cause : un dépotoir sauvage dans la très belle région de Ouyoun el-Simane (pas très loin des pistes de ski très fréquentées…). Il a été fermé depuis, mais rien n’a encore été fait pour déplacer les masses de déchets. Et le dépotoir est toujours couché de ses cinq kilomètres de long, au creux d’un vallon, au-dessus de nappes phréatiques, narguant tout le monde. Il y a même la carcasse d’une voiture qui se tient au beau milieu des masses nauséabondes : tas de ferraille, restes d’animaux, objets en verre ou en plastique... M. Habib Akiki, un membre du conseil municipal qui a fait la tournée avec nous, explique qu’il s’agit de déchets solides et de résidus d’abattoirs, tout ce qui n’est pas de l’ordre des ordures ménagères, ces dernières étant collectées par Sukleen, la compagnie privée liée par un contrat avec le gouvernement. «Ces déchets proviennent de diverses localités qui ne savaient comment s’en débarrasser», poursuit-il. «Nous avons fermé depuis peu le site après qu’il a fonctionné durant plusieurs années. Des compagnies privées et des individus venaient déverser leurs déchets ici et ne répondaient pas aux protestations de la police municipale». Mais que faire dorénavant des déchets ? «C’est la grande question», dit M. Akiki. «On nous a enjoint de nous en occuper, mais nous n’avons malheureusement pas les moyens de les déplacer nous-mêmes. Il faut rappeler que toute cette terre encore sauvage renferme des nappes d’eau, reliées, en raison de la géologie bien particulière du Liban, à toutes les nappes phréatiques du pays. Que se passe-t-il donc quand il pleut et qu’il neige ?» Pour l’instant, le président de la municipalité de Kfardebiane tente de contacter les différentes usines employant des produits usagés pour qu’elles viennent ôter les déchets sur place. Mais le problème est loin d’être résolu…