Moukheiber appelle au retrait syrien

M. Albert Moukheiber, député élu du Metn-Nord, a lancé un appel au retrait des forces syriennes du Liban, reprochant à Damas de s’exprimer «en sa qualité de tuteur du pays». Dans une déclaration à la presse, M. Moukheiber a commenté les entretiens qu’une délégation de la commission des Affaires étrangères au Sénat français a récemment eus à Damas au sujet de la présence syrienne dans le pays. «Les réponses syriennes aux questions posées par la délégation française prouvent que Damas ne tient pas compte de la position du Liban, comme s’il s’exprimait ex cathedra en sa qualité de tuteur de ce pays, occulté sur son propre sol». Après s’être interrogé sur les raisons pour lesquelles le gouvernement libanais n’a pas publié un communiqué concernant la visite de la délégation française à Damas, M. Moukheiber a indiqué qu’il est «du devoir de l’opposition que nous représentons de répondre aux propos tenus par les responsables syriens devant leurs hôtes français». Le gouvernement libanais, a-t-il fait remarquer, «n’a pas réclamé l’armée syrienne qui est entrée au pays sur ordre du commandement syrien, sans attendre une requête libanaise en ce sens, de l’aveu même du président Hafez el-Assad, dans son discours daté du 20 juillet 1976». M. Moukheiber a en outre précisé que l’accord de Taëf prévoit un redéploiement syrien un an après la réalisation des réformes au Liban, «ce qui signifie que ce délai a expiré en septembre 1992». Il a aussi rappelé qu’il avait à plusieurs reprises appelé le président Hafez el-Assad à retirer son armée du Liban, précisant que cette question «obsède jusqu’aujourd’hui les Libanais» et qu’un repli syrien «constitue un premier pas vers une cohésion entre les deux peuples», libanais et syrien.