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Actualités - REPORTAGES

Festival du cinéma arabe - Ouverture avec un film soudanais, en présence du scénariste et acteur Maddi Sanada "La Baraka du cheikh" de Gadallah Gubara : halte au charlatanisme (photos)

La Baraka du cheikh (1998) était l’unique film soudanais à participer à la 5e Biennale des cinémas arabes à Paris, organisée par l’Institut du Monde arabe du 29 juin au 9 juillet. Il a été récompensé d’une Mention spéciale du long métrage et a fait, jeudi dernier, l’ouverture du Festival du cinéma arabe organisé à la LAU en collaboration avec l’IMA, la Fondation Hariri et la BIMA (Beirut Institute for Media Arts). Né en 1920, Gadallah Gubara est le doyen des cinéastes soudanais. Il a réalisé de nombreux films, dont Le Voyage du regard, et produit plusieurs autres. En raison de son âge avancé et de sa mauvaise vision, le réalisateur n’a pu faire le déplacement à Beyrouth. Il était représenté par Makki Sanada, qui a cosigné avec Gubara le scénario, et qui interprète également un rôle dans le film. La Baraka du cheikh est le premier film soudanais à participer à un festival cinématographique. L’histoire : les habitants d’un petit village paisible du Soudan où la vie est un long fleuve tranquille accueillent un groupe de cheikhs «guérisseurs» qui disent avoir une solution à tous les maux. À partir de ce jour, rien ne va plus dans le village. Le cheikh Abdul Rahman, homme respecté et aimé par tous, est accusé d’avoir tué son disciple préféré qui aurait eu une liaison avec sa femme. Il est chassé du village. Mais par un heureux hasard, l’imposture est découverte : les «guérisseurs» ne sont que des imposteurs, guidés par la jalousie et le charlatanisme. Le film – on l’aura compris – dénonce les sorciers et les imposteurs qui abusent de la naïveté des gens pour les manipuler et leur extirper de l’argent. Les images sont belles, et on «entre» de plain-pied dans le film de Gubara. Le climat sec et poussiéreux, la naïveté et la bonté des villageois, leur hospitalité, la simplicité de leur quotidien, les gandouras blanches, l’école coranique… une réalité lointaine, mais que l’on partage avec plaisir pendant une bonne heure. À l’issue de la projection, le public a pu discuter avec Makki Sanada qui a affirmé que le tournage (51 jours) n’a pas été sans difficultés, le matériel ayant besoin d’être rôdé, par manque d’usage. Il a toutefois assuré que le gouvernement soudanais s’intéressait de plus en plus concrètement au septième art, le cinéma se plaçant en bonne place sur la liste des priorités d’aujourd’hui. Sur le plan académique, M. Sanada a souligné le bon niveau de l’École des beaux-arts de Khartoum, dont la section cinéma attire beaucoup de jeunes. Quant au sujet du film, le scénariste a insisté sur le caractère malheureusement actuel du problème de la sorcellerie et de l’imposture dans les villages du Soudan. Ce soir, samedi 16 septembre, deux films seront projetés à partir de 18h, à l’Irwin Hall de la LAU : Premier Noël (Tunisie/France, 1999,15 minutes) de Kamel Chérif, Prix IMA du court métrage de fiction, et La Saison des hommes (Tunisie/France, 2000, 2h05) de Moudifa Tlatli, Prix IMA du long métrage de fiction. Et demain, dimanche 17 septembre, le festival sera clôturé, toujours à 18h, par Le Harem de madame Osman (Algérie /France, 1999, 1h40) de Nadir Maknèche, Prix IMA de la première œuvre. Avec entre autres Carmen Maura, égérie de Pedro Almodovar.
La Baraka du cheikh (1998) était l’unique film soudanais à participer à la 5e Biennale des cinémas arabes à Paris, organisée par l’Institut du Monde arabe du 29 juin au 9 juillet. Il a été récompensé d’une Mention spéciale du long métrage et a fait, jeudi dernier, l’ouverture du Festival du cinéma arabe organisé à la LAU en collaboration avec l’IMA, la...