Liban-Sud - Réunion du Conseil économique et social arabe Saïdi : tout retard dans l'aide arabe menace la stabilité

Le ministre de l’Industrie, de l’Économie et du Commerce, M. Nasser Saïdi, a mis en garde contre les retombées négatives que pourrait avoir sur la stabilité interne au Liban tout retard dans l’octroi d’une aide arabe pour la reconstruction des régions méridionales du pays. Dans une allocution prononcée à Damas à l’ouverture de la 66e session extraordinaire du Conseil économique et social arabe, qui se tient au niveau ministériel, M. Saïdi a notamment souligné que le développement du Liban-Sud permettra d’apporter à la communauté internationale la preuve que cette région n’est pas soumise à des troubles. Notons sur ce plan qu’en marge de la conférence ministérielle, M. Saïdi a conféré avec son homologue omanais, Ahmed Makki, qui lui a indiqué que le sultanat d’Oman a décidé d’octroyer un don de 11 millions de dollars au Liban comme contribution à la reconstruction du Sud. L’importance d’une telle assistance arabe a constitué la ligne directrice du discours prononcé par M. Saïdi. Le ministre de l’Économie a d’abord souligné que «les derniers développements survenus dans la région sur le plan géopolitique ont ouvert de nouvelles perspectives au Liban». «Mais dans le même temps, a-t-il souligné, ces développements imposent aux Libanais et au gouvernement une série de défis, dont notamment le développement des régions libérées afin qu’elles soient reliées à l’économie libanaise». M. Saïdi a, d’autre part, rappelé que le Liban avait présenté un programme de développement économique et social pour le Liban-Sud ainsi qu’un plan d’urgence lors de la réunion préparatoire des pays donateurs qui s’est tenue les 26 et 27 juillet dernier à Beyrouth. «Le développement du Liban-Sud, a déclaré le ministre de l’Économie, est un facteur essentiel de la cohésion interne sur le plan national. Les régions libérées et les secteurs voisins ont été désertés par la plupart de leurs habitants du fait des agressions israéliennes. Le développement de ces régions est une condition sine qua non du retour des déplacés». Et M. Saïdi d’ajouter : «En stimulant le développement du Liban-Sud, nous effectuons un pas important sur la voie d’une paix juste, globale et durable dans la région. Il ne fait aucun doute que le développement de cette région du Liban constitue une étape nécessaire pour éviter la relance du conflit, de même qu’il prouverait à la communauté internationale que le Sud n’est pas une zone troublée. Tout retard dans l’octroi d’une aide pour satisfaire les besoins en développement du Liban-Sud risquerait de menacer la stabilité qui a été réalisée difficilement au Liban. Ce retard pourrait aussi se répercuter négativement sur la stabilité politique, économique et sociale au Moyen-Orient et dans l’ensemble du monde arabe». En conclusion, M. Saïdi a évoqué les efforts déployés par le Liban pour relancer son économie, dont notamment la poursuite des pourparlers avec l’Union européenne en vue de la mise en place du projet de partenariat euro-méditerranéen qui prévoit, entre autres, la mise en place d’une zone de libre-échange euro-méditerranéenne.