Reconstruction - La tournée de Saïdi fonction des entretiens de Hoss à New York Vers un report du congrès des pays donateurs

De sources diplomatiques généralement bien informées ont fait état d’une certaine réticence des pays donateurs à tenir leur congrès initialement prévu à Beyrouth le 9 octobre prochain. Ce congrès, qui devrait se tenir au niveau ministériel, est destiné à étudier et définir l’assistance à consacrer à la reconstruction du Liban-Sud. Il avait été décidé lors d’un précédent congrès qui s’était tenu à Beyrouth en août dernier, au niveau des ambassadeurs et des experts des pays concernés. De mêmes sources, on attribue cette réticence à la situation engendrée par les récentes élections législatives et aux éventuels changements ministériels qu’elle doit en principe entraîner. Surtout que la composition de l’équipe ministérielle prochaine demeurera inconnue à la date prévue pour le congrès et que les ministres concernés auront besoin de temps pour se familiariser avec les dossiers en cours, qu’ils pourraient même considérer sous une optique totalement différente. Selon ces sources, les ambassadeurs des pays concernés demeurent, à ce jour, convaincus que le congrès se tiendra à la date initialement prévue, mais la plupart d’entre eux assurent que, dans ce cas, il ne le sera pas au niveau des ministres mais à celui des diplomates spécialisés dans les diverses ambassades. Et l’on ajoute que plusieurs responsables libanais se sont vu recommander, à plusieurs reprises, de reporter, dès à présent, la date de ce congrès jusqu’après l’entrée en fonctions du nouveau gouvernement. Ces recommandations n’ont pas encore été retenues, et la décision finale ne sera prise qu’à l’issue des entretiens du Premier ministre Sélim Hoss à New York, non seulement avec le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, mais également avec les ministres des Affaires étrangères des pays donateurs et amis. De leur côté, de sources libanaises, on affirme que le peu d’enthousiasme officiel affiché à l’idée d’un report du congrès réside dans la crainte de voir la communauté internationale reconsidérer sa position vis-à-vis de la reconstruction du Liban-Sud à la veille de la présidentielle américaine et de la paralysie de l’Administration US qui s’ensuivra. Surtout que la désignation et la prise en charge du nouveau Cabinet libanais ne se feront pas avant les premiers jours de novembre prochain, date qui marquera dans la pratique une période au cours de laquelle les activités du président Clinton seront mises en veilleuse en attendant l’entrée en fonctions de son successeur. Une source gouvernementale indique, pour sa part, que la tournée du ministre de l’Économie Nasser Saïdi au Proche-Orient en compagnie de l’émissaire du secrétaire général des Nations unies Terjé Roed-Larsen et en Europe avec le coordonnateur de l’Union européenne Miguel Angel Moratinos ne sera décidée qu’à la lumière des entretiens de M. Hoss à New York. De même source, on ajoute que des contacts se déroulent actuellement, loin des feux de la rampe, entre Beyrouth, New York et plusieurs capitales, en vue d’assurer une assistance immédiate de l’ordre de 150 millions de dollars pour financer les réseaux de distribution d’eau et d’électricité et la réfection des routes dans plusieurs villages du Liban-Sud. L’obtention de cette assistance, qui serait gérée par le prochain gouvernement poursuit-on de même source, pourrait aboutir au report du congrès des pays donateurs jusqu’à la fin novembre 2000 ou même janvier 2001. De toute manière, précise-t-on, deux hauts responsables libanais seraient en faveur de ce report au cas où l’assistance requise serait accordée.