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Actualités - REPORTAGES

Sculpture - Clôture du Forum de Rachana en présence d'Andrée Emile Lahoud Diversité conviviale et ouverture sur le monde (photos)

En présence de la Première dame du Liban, des sponsors et des personnalités qui ont, de près ou de loin, contribué à l’événement, des trophées ont été remis au sept artistes internationaux qui ont participé à la septième édition du désormais célèbre Forum de sculpture, organisé par Alfred Basbous. Quinze jours ont été nécessaires aux sculpteurs pour réaliser des pièces mesurant entre 1 et 4 mètres de longueur. Certains ont respecté le thème, à savoir l’enlèvement d’Europe par Zeus, et la dimension : à l’horizontale. D’autres, c’est-à-dire la plupart, ont travaillé librement le granit blanc de la région. Le matériau employé a engendré des commentaires très différents. Cette pierre dure, aux éclats coupants, a séduit des sculpteurs comme Colin Figue, installé au Portugal et habitué au marbre de ce pays. Même impression pour le Japonais Koike Mitsunori, qui travaille régulièrement le granit noir d’Afrique : il a redonné l’aspect strié de cette pierre au matériau libanais en rendant aussi un hommage aux stalactites de la grotte de Jeita, qu’il a visitée durant son séjour et qui l’a profondément impressionné. Quant au Bulgare Velislav Minekov, il a instauré un paradoxe intéressant : alors qu’il confie que le granit de Rachana était particulièrement difficile à travailler, selon lui, il a créé la plus grande pièce du forum : près de 4 mètres de long sur 2 de large. Contrairement au Mexicain Horacio Castrejon Galvan, qui l’a trouvé homogène, bien que pénible à travailler. Impression et contemplation Quant à Zeus et Europe, ils ont été boudés par le Hollandais Jérôme Symons, le Français Robert Pierrestiger et Koike Mitsunori. En effet, ce dernier a préféré rendre hommage à la nature en général et au Liban en particulier : en retrouvant un thème récurrent de son approche de la pierre (la colonne verticale), il la taille de deux manières : lisse et drue. Lisse pour le siège contemplatif, et drue pour les quatre éléments qui se dressent vers le ciel. Robert Pierrestiger a créé une variation sur le thème qu’il préfère depuis 20 ans : la rondeur et le mouvement perpétuel, donnant une forme étrange où, là aussi, les matières diffèrent. Et Jérôme Symons, artiste intéressant s’il en est, a offert au parc de Rachana une sculpture horizontale intitulée Le double entendre : une lune brisée en forme d’oreille, sur laquelle s’est abattue une «impression» minérale ronde comme un ballon où se repose un petit serpent. Minos dans toute sa splendeur L’horizontalité est également la caractéristique de l’œuvre de Colin Figue : 2 mètres de long sur 50 cms de large. Il a fait un léger clin d’œil au taureau qui a séduit Europe avec une courbe qui, posée sur quelques «marches», ressemble à un siège immense. Minos est également présent chez Horacio Castrejon Galvan, qui a réalisé une pièce verticale de 2 mètres de hauteur et de 50 cms de diamètre. Évocation phallique évidente d’un monolithe imposant cassé en deux dans le sens de la hauteur. Par la fente, d’une vingtaine de centimètres à peine, s’écoulent des galets noirs, trouvés par l’artiste sur les plages des environs : la force d’un élément inconnu a brisé la pierre. Velislav Minekov est décidément un artiste curieux : lui demander où se trouve, dans son travail, la trace du thème du Forum 2000, c’est récolter une réponse sibylline. À chacun de faire fonctionner son imagination comme il l’entend, puisque le sculpteur connaît la solution. Rien à voir avec le Libanais Nabil Hélou, qui a répondu scrupuleusement à la demande d’Alfred Basbous ; sa sculpture, qui continue son travail sur le vide, est une évocation symboliste de la célèbre légende : Europe, représentée par une sphère spongieuse, est entourée de Zeus en mouvement ; 4 formes proches de celle du croissant de lune piquées sur des tiges métalliques. Même si le thème n’a pas été respecté par les artistes de l’été 2000, les travaux présentés restent somme toute intéressants à plus d’un titre : d’abord, l’apport des conceptions de sculpture extérieures (on reproche souvent à la sculpture libanaise de trop s’adonner à l’abstrait) de qualité honorable. Mais surtout ils s’ajoutent à l’immense collection de la célèbre famille de sculpteurs et permettent de faire un tour d’horizon intéressant en quelques minutes. Enfin, il reste à saluer l’infatigable Alfred Basbous, qui a fait de la sculpture un sacerdoce et qui a réussi à imposer le Forum de Rachana comme un espace convivial et ouvert sur le monde.
En présence de la Première dame du Liban, des sponsors et des personnalités qui ont, de près ou de loin, contribué à l’événement, des trophées ont été remis au sept artistes internationaux qui ont participé à la septième édition du désormais célèbre Forum de sculpture, organisé par Alfred Basbous. Quinze jours ont été nécessaires aux sculpteurs pour réaliser...