Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Tribune Hommage à Mohammed Youssef Beydoun

Au lendemain des résultats des élections de Beyrouth et à la veille des consultations pour la formation d’un gouvernement, il est de notre devoir, non seulement en tant que conseiller du ministre de la Culture, mais aussi en tant que citoyen soucieux du devenir de la culture au Liban et en tant qu’avocat et écrivain, de rendre un vibrant hommage à Mohammed Youssef Beydoun qui, deux ans durant, a donné le meilleur de lui-même au ministère de la Culture. Malgré les difficultés rencontrées, malgré l’absence d’organigramme au sein du ministère, il a su, grâce à sa volonté et à son efficacité redoutable, redonner au Liban la place culturelle qu’il mérite. Cette constatation n’est pas subjective : elle s’impose à tous les artistes et intellectuels libanais qui ont accompagné l’action qu’il a entreprise durant ces deux ans. La réouverture du Musée national avec le concours de la Fondation nationale du patrimoine, le sauvetage de la Bibliothèque nationale du Liban, l’institution d’une fondation chargée de veiller sur cette bibliothèque, la création de l’Orchestre symphonique libanais, l’introduction au Liban de l’ISBN tant attendu par nos éditeurs et imprimeurs, la participation du ministère à des manifestations culturelles internationales (comme le Salon international du livre de Francfort), la création d’une cinémathèque nationale, la signature d’un protocole de coproduction cinématographique avec la France, la création d’un studio de production audiovisuelle au sein du ministère, la création prochaine de deux musées d’art contemporain à Beyrouth et à Tripoli, la création prochaine d’une bibliothèque publique à Tripoli, le soutien à une cinquantaine de créations théâtrales au Liban en 1999-2000 (une première dans l’histoire du Liban !), la réussite de «Beyrouth capitale culturelle du monde arabe» malgré les embûches et un budget limité, etc., autant de réalisations qu’il n’est pas permis de passer sous silence. Certes, il reste beaucoup à faire. Mais avec les moyens dérisoires dont dispose le ministère libanais de la Culture, avec la routine administrative qui paralyse toutes les formalités, avec des fonctionnaires démotivés ou dépourvus de formation, il était impossible de faire mieux. Tout au long de ces deux années, malgré ses nombreuses occupations (trois ministères, plusieurs directions générales…), le ministre Beydoun a fait preuve d’une très grande ouverture d’esprit, d’une ténacité incomparable et d’une volonté permanente de resserrer les liens culturels avec les pays amis, arabes et occidentaux. Profondément attaché à la francophonie, il a toujours brillé dans ses entretiens avec les différents ministres français qu’il a eu l’occasion de rencontrer, et ce, de l’aveu même de ses interlocuteurs. Les artistes et les intellectuels libanais ont su mesurer l’importance de son action : à la fin du mois de juillet, au palais de l’Unesco, ils ont eu la délicatesse de lui rendre un hommage émouvant. Quelle que soit la suite de la longue carrière politique de cet homme intègre, viscéralement attaché au pays du cèdre, qui a toujours été proche de toutes les communautés (et qui n’hésitait jamais à citer le pape Jean-Paul II dans ses discours !), je tiens, par ces quelques mots, à lui exprimer toute ma fierté d’avoir travaillé à ses côtés. «On ne fait rien de grand sans de grands hommes», écrivait le général de Gaulle. Qu’on se le dise : Mohammed Youssef Beydoun est un grand homme.
Au lendemain des résultats des élections de Beyrouth et à la veille des consultations pour la formation d’un gouvernement, il est de notre devoir, non seulement en tant que conseiller du ministre de la Culture, mais aussi en tant que citoyen soucieux du devenir de la culture au Liban et en tant qu’avocat et écrivain, de rendre un vibrant hommage à Mohammed Youssef Beydoun qui,...