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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Législatives - Présenter un recours en invalidation au tribunal de La Haye Kamel el-Assaad dénonce le pouvoir libano-syrien (photos)

L’ancien chef du Parlement Kamel el-Assaad a déclaré hier que la coalition contre-nature d’Amal et du Hezbollah au Liban-Sud est le fruit d’une décision «locale et régionale». «Elle relève en d’autres termes, a-t-il dit, de la volonté libano-syrienne, ou encore de la décision d’un seul pouvoir». Qualifiant les élections législatives de «mascarade», il a indiqué qu’il poursuivra «sa véritable bataille afin de libérer tout le Liban du despotisme». M. el-Assaad a tenu ces propos dans une conférence de presse à Kfartebnine, au cours de laquelle il a analysé les résultats des élections. «Bien que j’aie perdu la bataille électorale, qui était en réalité une mascarade électorale, je poursuivrai ma lutte pour la liberté», a indiqué l’ancien chef du Parlement en soulignant que «cette lutte a pour objectif de libérer l’homme du despotisme». M. el-Assaad a estimé que «tout était décidé d’avance pour la réussite du rouleau compresseur Amal-Hezbollah, car les législatives se jouent au niveau de trois facteurs, notamment la circonscription électorale, les coalitions et la formation des listes, ainsi que le scrutin». Évaluant les circonscriptions électorales, M. el-Assaad a indiqué qu’elles «ont été taillées sur mesure, pour faire fi de la justice sociale et pour consacrer le confessionalisme». «Généralement c’est le mohafazat qui est divisé en plusieurs circonscriptions et non le contraire. Malgré tout au Liban-Sud, par exemple deux mohafazats ont été regroupés pour former une seule circonscription», a-t-il dit. Et de souligner : «Cela est une violation de la Constitution de Taëf qui stipule que chaque mohafazat forme une circonscription électorale». «De plus, le découpage, dans cette zone, était provisoire en attendant le retrait israélien. Or l’État hébreu a quitté le Liban il y a plus de trois mois», a-t-il ajouté. Évoquant les diverses coalitions, l’ancien président de l’Assemblée nationale a indiqué que «l’alliance du rouleau compresseur était une coalition de deux entités opposées, le Hezbollah qui donne et Amal qui prend». «L’alliance de ces deux ennemis est le fruit d’une décision du pouvoir», a-t-il dit. «Ce pouvoir, connu communément sous le nom de pouvoir régional et local, est effectivement le pouvoir libano-syrien. L’alliance provient donc de la décision de ce seul pouvoir, qui forme un seul régime, et un seul État», a-t-il déclaré. «Il n’y a plus deux pouvoirs, l’un libanais, l’autre syrien ; il n’y a plus deux régimes, l’un libanais, l’autre syrien ; et il n’y a plus deux États, l’un libanais et l’autre syrien», a-t-il expliqué. « Ils ont préservé la terre » M. el-Assaad a inclus également dans ce pouvoir «les services de renseignements, et ses opérations commanditées par les Syriens et exécutées par les Libanais». Abordant la question du scrutin, l’ancien chef du Parlement a évoqué «l’ordinateur libano-syrien qui a fait scandale. Ce scandale se rapporte aux résultats des élections». Émettant des doutes relatifs aux résultats des législatives, il a noté que «le ministre de l’Intérieur a refusé de les évoquer avec lui», y voyant «une nouvelle preuve du fait qu’il y a anguille sous roche». Le président el-Assaad s’en est pris avec virulence aux candidats Riad el-Assaad «qui a remporté plus de voix qui Riad el-Solh» et Habib Sadeck, «l’homme à la abaya rouge qui a refusé de se joindre à une éventuelle coalition de l’opposition». Il a noté d’autre part que le scrutin «sent la corruption et le chantage». Selon lui, «ce chantage et cette menace ont vraiment pris corps dans la bande frontalière où le Conseil du Liban-Sud est en charge et de la reconstruction et du retour des déplacés et où le Hezbollah considère les habitants comme des agents d’Israël». Et l’ancien chef du Parlement de souligner : «Nous avons été les premiers à souligner que la résistance civile est de loin plus importante que la résistance militaire». «C’est, avant tout, la résistance civile qui a fait échec au projet israélien, qui consistait à occuper la terre sans ses habitants. Or, les habitants, malgré l’occupation, sont restés sur place et ont préservé ainsi la terre», a-t-il poursuivi. M. el-Assaad n’a pas nié «le rôle important que la Résistance a joué dans le retrait». «Cependant, c’est la résistance civile qui a fait échec au projet israélien, et de ce fait l’on ne peut pas qualifier les habitants qui sont restés au Liban-Sud sous l’occupation d’agents israéliens», a-t-il repris. «Le chantage a régné également dans certains villages de l’est de Saïda», a indiqué l’ancien chef du Parlement, qui s’est également attardé sur la corruption et les pots-de-vin. Cet aspect de la question peut cependant «bénéficier de circonstances atténuantes, vu la pauvreté qui sévit dans le pays». Qualifiant la liste Amal-Hezbollah de liste de «l’esclavage des humains», il a évoqué le week-end qui précède les élections, quand «des chauves-souris ont acheté les voix de villages entiers». Dans d’autres localités où la liste que M. el-Assaad présidait devait remporter la majorité du scrutin, c’est la liste de Amal-Hezbollah qui a recueilli 70 % des voix des votants. Répondant aux propos tenus par le président du Conseil Sélim Hoss qui avait parlé d’«un peu de démocratie et beaucoup de liberté», M. el-Assaad a relevé que «la liberté ne sert à rien si elle n’est pas au service de la démocratie». «De plus, il n’existe pas d’argent politique, l’argent utilisé dans certaines campagnes électorales est celui de la corruption», a-t-il poursuivi. Soulignant qu’il poursuivra sa lutte pour la «libération de l’homme, pas seulement au Liban-Sud mais dans le pays tout entier», l’ancien chef du Parlement a promis de «coopérer avec tous les hommes de bonne volonté». À la question de savoir s’il présentera un recours en invalidation des élections devant le Conseil constitutionnel, M. el-Assaad a déclaré : «Que Dieu vienne en aide au Conseil constitutionnel. Bien que je respecte tous ses membres et que je possède toutes les données pour une telle procédure, je suis conscient que derrière la fraude, il y a le pouvoir libano-syrien». «Si telle est la volonté du Liban et de la Syrie, et si nous voulons présenter un recours en invalidation, mieux vaut s’adresser au tribunal international de La Haye», a-t-il souligné en conclusion.
L’ancien chef du Parlement Kamel el-Assaad a déclaré hier que la coalition contre-nature d’Amal et du Hezbollah au Liban-Sud est le fruit d’une décision «locale et régionale». «Elle relève en d’autres termes, a-t-il dit, de la volonté libano-syrienne, ou encore de la décision d’un seul pouvoir». Qualifiant les élections législatives de «mascarade», il a...