Tous les libanais doivent avoir leur place dans le processus d'entente, affirme Damas

Une source syrienne bien informée a affirmé, dans une déclaration rapportée par l’AFP dans une dépêche datée de Damas, que «la Syrie respecte la volonté du peuple libanais et n’a pas de favoris parmi les Libanais qui doivent avoir tous leur place dans le processus d’entente nationale». Selon cette source, la Syrie «appuie la ligne politique nationale choisie par le Liban» dès 1984 pour refuser tout accord avec Israël qui ne prendrait pas en compte les droits légitimes des Arabes. «Son intérêt réside dans le renforcement de cette politique», a-t-on ajouté. Un diplomate occidental en poste à Damas a estimé, quant à lui, qu’il y avait «indéniablement un nouveau style» dans les relations avec le Liban, depuis l’arrivée au pouvoir de Bachar el-Assad. Le nouveau chef de l’État syrien y avait lui-même fait allusion dans son premier discours le 17 juillet. «Depuis quelque temps déjà, la Syrie donne l’impression de vouloir intervenir moins dans les affaires libanaises et de chercher à avoir des relations normalisées», a commenté ce diplomate. Il a cité comme exemple les déplacements «beaucoup moins fréquents» à Damas des responsables libanais. Le diplomate a jugé non fondés les commentaires affirmant que le triomphe électoral de M. Rafic Hariri était «une victoire contre la Syrie». «Cela ne veut rien dire, M. Hariri possède un appartement à Damas et il y vient fréquemment», a-t-il assuré. «Rien n’empêcherait une coopération» entre la Syrie et M. Hariri, a estimé de son côté un autre diplomate arabe. «La Syrie n’exercera son veto contre aucune personnalité», a-t-on affirmé de source syrienne bien informée, ajoutant que le choix d’un Premier ministre au Liban sera «le résultat d’un consensus national». Le chef de la diplomatie syrienne Farouk el-Chareh avait lui-même assuré lundi que son pays «n’interviendrait pas dans le choix du Premier ministre libanais». Tout au long du scrutin, les médias officiels syriens ont observé une stricte neutralité en rapportant les résultats électoraux libanais, se réjouissant du climat «indépendant et démocratique». «La Syrie juge positifs et accueille avec optimisme les résultats des élections (...), elle estime que le (nouveau) Parlement doit accomplir des tâches difficiles pour consolider l’action nationale, améliorer la situation économique et préserver la victoire remportée par la Résistance», avait écrit le quotidien al-Baas, dans l’unique commentaire consacré à ce scrutin.