Législatives - R. Khazen réclame la libération de Geagea et le retour de Aoun Sfeir pour une loi électorale plus équitable

Le patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir a réclamé une loi électorale «plus équitable qui permettrait l’accession d’un Parlement plus représentatif». Mgr Sfeir, qui s’adressait au député élu Ghattas Khoury venu le rencontrer à Bkerké à la tête d’une délégation de ses partisans, a déclaré que «la démocratie des élections implique le droit des électeurs à voter, tous les quatre ans, en faveur des personnes qu’ils jugent aptes à assumer leurs responsabilités législatives. C’est ce qui s’est produit après une interruption de près de vingt ans». Et d’ajouter : «Les électeurs ont donné leur avis et tous se sont pliés à leur volonté. Nous félicitons les vainqueurs et espérons qu’une fois au Parlement, ils s’occuperont à élaborer une loi électorale plus équitable qui permettrait l’accession d’une Chambre plus représentative et qui prendrait en considération la pratique reconnue partout ailleurs qui accorde à chaque député une circonscription où il est connu par ses électeurs qu’il connaît lui-même. Quant aux listes qualifiées de préfabriquées, elles ne reflètent pas toujours l’opinion des électeurs, mais il semble que le progrès ne peut être réalisé que par étapes. Nous espérons qu’un jour viendra où les électeurs pourront choisir leurs représentants en toute connaissance de cause». Khazen : Un épisode de « Dynasty » Mgr Sfeir a ensuite reçu le député sortant Rochaïd Khazen qui a déclaré que la rencontre avait servi à une revue de la situation «au cours de laquelle nous l’avons informé de nos revendications à la veille d’une période nouvelle qui requiert une entente véritable et un gouvernement d’union nationale pour sortir le pays de la crise économique et politique dans laquelle il se débat». «Maintenant que nous avons rejoint les rangs du peuple, nous réclamons une amnistie politique globale, le retour du général Michel Aoun et la libération du Dr Samir Geagea. Ces revendications ne sont pas formulées sous un angle confessionnel, car nous réclamons également l’amnistie pour cheikh Soubhi Toufayli et tous les autres cas similaires. Nous réclamons également la tenue d’un congrès national interconfessionnel qui servira à définir les grandes lignes de la convivialité, car le Liban ne saurait survivre sans la liberté, la démocratie et l’égalité de tous ses fils», a poursuivi M. Khazen. Il a également demandé à M. Joumblatt de poursuivre le processus de l’entente nationale, «après sa rencontre avec le président Amine Gemayel et sa visite au Kesrouan où il possède plus d’une maison». Au niveau électoral, M. Khazen a affirmé ne pas avoir été surpris par les résultats «eu égard aux maladresses accumulées par le gouvernement et le ministre de l’Intérieur. Ce qui s’est passé au Kesrouan est la réplique exacte du feuilleton télévisé américain Dynasty où l’achat des consciences s’est déroulé sous les yeux du pouvoir». Le patriarche maronite a également reçu le député élu Georges Frem à la tête d’une délégation de la liste de la Dignité et du changement qu’il préside. Sfeir au Vatican À sa sortie de Bkerké, M. Frem a déclaré qu’il avait discuté avec Mgr Sfeir de l’atmosphère qui prévaut dans le pays au lendemain des élections législatives. Il a estimé qu’il s’agit là d’une «nouvelle étape consacrée à l’entente nationale et à l’espoir de préparer la voie à un éveil national susceptible de transformer l’état de confessionnalisme en une société démocratique qui veillerait à la sauvegarde des droits de l’homme et combattrait le chômage sous l’égide de l’État de droit et des institutions». Pour M. Frem, «la priorité absolue devrait être accordée à la lutte contre la cherté de vie et à l’émigration des jeunes qui menace la pérennité du Liban». En conclusion, il a insisté sur la nécessité d’une action conjointe entre «les pouvoirs législatif et exécutif, l’administration publique et la presse pour déclencher un mouvement de changement destiné à intégrer le pays au troisième millénaire». Mgr Sfeir a aussi reçu le député Nassib Lahoud puis M. Nadim Bachir Gemayel accompagné du président de la fondation Bachir Gemayel Joseph Toutounji venus le convier, au nom de Mme Solange Bachir Gemayel, à présider la messe de requiem à la mémoire du président disparu. La messe sera célébrée à l’église des pères lazaristes d’Achrafié le jeudi 14 septembre, à 16 heures. Parmi les autres visiteurs de Bkerké, figuraient l’ancien ministre Michel Eddé, Mgr Guy Boulos Noujeim et une délégation du Courant national libre de Jounieh. Mgr Sfeir quitte Beyrouth ce matin à 7 heures à destination du Vatican où il doit rencontrer le pape Jean-Paul II et plusieurs hauts responsables de l’Église catholique. Mgr Sfeir passera près d’une semaine au Vatican.