Festivals - Tosca de Puccini et la divine Feyrouz Magnificence, de Baalbeck à Beiteddine (photos)

Doublé magnifique hier soir entre la Tosca de Puccini à Baalbeck et la divine Feyrouz à Beiteddine. Puissance dramatique et émotion intense, deux soirées exceptionnelles que les Libanais n’oublieront pas de sitôt. Un moment majeur, donc, dans la vie musicale libanaise avec Tosca de Giacomo Puccini dans une prestigieuse distribution, fastueusement placée sous les auspices du dieu Jupiter en son temple à Baalbeck. Inspirée du mélodrame de Victorien Sardou, Tosca (trois actes) a brillé de mille feux (vocalement et visuellement) sous le ciel étoilé de la Békaa devant un prestigieux parterre dont la reine Nour de Jordanie ainsi que des belcantistes chevronnés, comblés et ravis. Un décor somptueux et impressionnant, des chanteurs aux voix captivantes et à la présence immense (Tiziana Fabbricini, Jose Cura, Michele Porcelli) portés par l’Orchestre philharmonique d’Italie de la ville de Piacenza et du chœur Ambrosiano de Milan. Une soirée exceptionnelle qu’on n’est pas près d’oublier car, par-delà une ouverture concise et nerveuse, un chœur grandiose, des duo et des arias d’une virtuosité à couper le souffle, cette musique a su profondément toucher l’auditoire et parler au cœur des hommes. À Beiteddine, c’est bien en direct – et non en play-back – que la grande Feyrouz a chanté hier, et ce fut magique. Devant un public d’inconditionnels, amoureux, envoûtés, elle a fait vibrer sa voix légendaire qui donne des frissons et titille jusqu’aux larmes la fibre patriotique. N’est pas divin qui veut, et Feyrouz a été magnifique. Servie par un bel orchestre et par son fils Ziad au piano, elle a interprété un bouquet d’anciennes et de nouvelles chansons. Que du beau texte. Un moment d’intense émotion.