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Actualités - REPORTAGES

Liban-Sud : les raisons du succès du Hezbollah

La victoire dans la circonscription du Liban-Sud de la liste de Coalition regroupant les candidats du mouvement Amal et ceux du Hezbollah et présidée par le chef du Parlement, Nabih Berry, n’a pas surpris hier. Toutefois, ce qui paraissait étonnant, au vu des résultats, c’était la différence substantielle dans le score (qui se comptait en dizaines de milliers de votes) entre un candidat et l’autre et, plus précisément, entre la coalition du Hezbollah qui a totalisé le plus grand nombre de voix et celle d’Amal qui s’est retrouvée loin derrière, le président Berry inclus. Priée de commenter les résultats du scrutin qui montrent une avancée du Hezbollah, une source proche de l’un des candidats alliés d’Amal a estimé qu’«il est normal, après tout, que les députés du Hezbollah soient favorisés par le peuple qui les a élus, et qui voulait probablement faire comprendre aux États-Unis et à Israël que la popularité du parti n’a pas baissé après l’arrêt des opérations de la Résistance». Selon cette source, les colistiers de ces députés et de leurs proches alliés ne prendraient pas ombrage de ce triomphe. Toutefois, peut-on dire que cette situation soit née d’une décision au sein de la coalition ? «Non, mais ce sont les électeurs qui départagent les candidats», indique cette source. Et le panachage, pratiqué à grande échelle, a-t-il joué un rôle dans la différence des voix ? «Pour ce qui concerne les hommes du parti, ils ont voté pour la liste entière», estime cette source. «Mais on ne peut en dire autant s’agissant de certains membres de leurs familles qui ne se sont pas sentis obligés de soutenir toute la liste et qui ont parfois fait leur choix parmi les candidats». Pas de panachage délibéré Mais que pense le Hezbollah de tout cela ? Une source bien informée nous confie ses impressions : «On peut parler de deux sortes de différence de score : d’une part entre les députés Hezbollah eux-mêmes (Mohammed Raad, Mohammed Fneich, Abdallah Cassir et leur allié Georges Najm), et d’autre part entre la coalition du parti et ses colistiers». Selon cette source, il faut comprendre, tout d’abord, qu’il existe une tranche de la population, ainsi que des partis et courants politiques hors de la coalition – Parti communiste, courant de l’ancien chef du Parlement Kamel el-Assaad… – dont certaines bases ont voté pour ces députés par fidélité à la Résistance, sans pour autant inclure Amal dans leur liste, ce qui suffirait à justifier l’écart. Par ailleurs, les scores différents enregistrés par chacun de ces députés seraient simplement dus au fait que, dans les régions où le Hezbollah a obtenu des voix hors de la coalition, les votants ont opté pour le député qui provenait d’une autre région, afin de ne pas neutraliser leur candidat chiite. En tout état de cause, cette source nie tout panachage délibéré. Cependant, les grands perdants de cette bataille électorale restent les opposants à la puissante liste de Coalition, qui s’étaient regroupés au sein de deux listes principales, sous la présidence l’une de Kamel el-Assaad, l’autre de Habib Sadek, sans compter les indépendants, dont Élias Abou-Rizk. Que pensent ces opposants des résultats ? Une source proche de Kamel el-Assaad a estimé que «le taux de participation populaire aux élections était très bas, ne dépassant pas, contrairement à ce qui a été annoncé, les 30 à 35 %». Elle impute ce faible taux d’affluence au «découragement de la population qui sait que tout est joué d’avance, et dont une faible partie seulement avait retiré ses cartes électorales». «La victoire de la liste adverse ne nous étonne pas beaucoup, poursuit cette source. Mais ce qui nous dérange, c’est que nous n’avons pu compter sur une partie de l’électorat qui était censée nous être acquise. Dans la bande frontalière libérée, nous devions récolter 60 à 80 mille voix. Or, nous sommes loin du compte. Nous savons que la population dans cette région a été soumise à des pressions et a été tentée par des promesses. Il ne faut pas oublier que ces habitants ont vécu deux cauchemars : l’occupation israélienne et la crise économique». Par ailleurs, cette source ne nie pas que des dissensions sont apparues au sein même des deux listes dites d’opposition. Le panachage a souvent été pratiqué et l’échange de voix n’aurait pas toujours été respecté.
La victoire dans la circonscription du Liban-Sud de la liste de Coalition regroupant les candidats du mouvement Amal et ceux du Hezbollah et présidée par le chef du Parlement, Nabih Berry, n’a pas surpris hier. Toutefois, ce qui paraissait étonnant, au vu des résultats, c’était la différence substantielle dans le score (qui se comptait en dizaines de milliers de votes) entre...