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Actualités - ANALYSE

Législatives - Le nouveau Parlement entre en fonctions le 20 octobre Trois scénarios pour la formation du prochain Cabinet

À moins d’une auto-dissolution de la Chambre actuelle – souhaitée par des pôles qui pensent qu’il n’y a pas de temps à perdre pour sauver le pays –, le nouveau Parlement entre en fonctions le 20 octobre. Le gouvernement devra alors partir, si entre-temps il ne l’a pas encore fait. Les consultations parlementaires contraignantes, autrement dit l’élection d’un nouveau Premier ministre par les députés, commenceront alors aussitôt. En fait, sur le plan pratique, il devra s’agir d’une simple formalité. Car les députés auront sûrement mis à profit les 45 jours qui restent pour arrêter leur décision. Et il en va de même pour le régime, qui a le mot de la fin dans cette procédure. Car s’il est obligé d’avaliser le choix de la majorité parlementaire en ce qui concerne la désignation du Premier ministre, il peut par contre faire obstacle à la formation du nouveau gouvernement et la bloquer. On sait en effet que la Constitution requiert son accord à cette fin et l’autorise à ne pas promulguer le décret de nomination d’un Cabinet qui n’aurait pas son agrément. Sans que la Constitution ne dise comment sortir alors du blocage, si le président du Conseil désigné refuse de céder et de céder la place. Ce cas de figure, impliquant déjà M. Rafic Hariri, s’est produit une fois sous M. Élias Hraoui et il avait fallu un arbitrage des décideurs pour résoudre la crise de pouvoir. Par la suite, comme on le sait également, il y avait eu, lors de l’avènement du président Émile Lahoud, un autre problème de procédure. En effet, M. Rafic Hariri, désigné par la majorité parlementaire, s’était récusé. Parce qu’un certain nombre de députés avait viré leur mandat au chef de l’État, le laissant choisir à leur place, ce que l’ancien président du Conseil avait jugé anticonstitutionnel. Ces complications ne semblent pas devoir se représenter cette fois-ci. Car le président de la République a bien spécifié, dimanche, que la procédure suivrait la Constitution à la lettre. Pour l’heure, tout le monde s’accorde pour souligner qu’il est trop tôt pour faire des pronostics. Mais les professionnels se livrent quand même, en base des données de la conjoncture comme des prises de position des uns ou des autres, à quelques spéculations sur la composition du prochain Cabinet. Grosso modo, trois scénarios sont envisagés : – M. Hariri est désigné. Il met sur pied une équipe regroupant les principaux courants politiques du pays, intégrés ou non à la Chambre, dans un esprit d’entente nationale. Ou alors, il opte pour le critère de cohésion et, plutôt que de varier le menu au nom de l’entente, se limite à quelques axes qui peuvent facilement s’harmoniser entre eux. C’est à lui de voir ce qui convient le mieux. Mais dans tous les cas, on revient à la même question : pourra-t-il s’entendre avec le président de la République, aussi bien pour le choix des ministres que pour le programme du prochain gouvernement, dans le domaine économique et financier comme en matière de politique étrangère? Et si M. Hariri ne devait pas avoir les coudées franches, n’en prendrait-il pas prétexte pour justifier un échec éventuel de son gouvernement, en parlant de ministres qu’on lui aurait imposés ? – Le deuxième scénario envisagé vise à prévenir tout risque de conflit. À cet effet, un accord préalable serait conclu entre le président de la République et les grands blocs parlementaires, dont celui du président Hariri. Cet accord constituerait un large consensus politique, englobant la désignation d’un Premier ministre qui pourrait ne pas être M. Hariri et la formation d’un Cabinet d’union nationale. – Enfin, la troisième formule sous étude est de laisser les choses suivre leur cours normal, sans apprêt. On s’en remettrait aux consultations parlementaires. Mais si elles devaient être infléchies par des pressions de la présidence de la République, le bloc de M. Hariri et ses alliés pourraient se déclarer opposants et former un puissant front intérieur. Ils combattraient le gouvernement mis en place, aussi bien dans leurs médias qu’au Parlement. Et cette confrontation, source de déstabilisation politique, aggraverait la crise socio-économique. Après quoi, la grogne populaire ramènerait M. Hariri au pouvoir. Un intermède qui ne s’impose pas et dont le pays devrait se passer, estiment les politiciens. Qui pensent que le mieux c’est de panser tout de suite les plaies, de mettre fin aux divisions intérieures, de former un Cabinet d’entente qui soit en mesure d’entamer le redressement économique et de faire face aux défis régionaux.
À moins d’une auto-dissolution de la Chambre actuelle – souhaitée par des pôles qui pensent qu’il n’y a pas de temps à perdre pour sauver le pays –, le nouveau Parlement entre en fonctions le 20 octobre. Le gouvernement devra alors partir, si entre-temps il ne l’a pas encore fait. Les consultations parlementaires contraignantes, autrement dit l’élection d’un...