Sfeir : tous critiquent la loi électorale, même ceux qui l'ont établie (photo)

Une loi électorale critiquée, l’utilisation massive de l’argent à des fins électorales, la criante inégalité d’accès des candidats aux moyens d’information audiovisuels, et l’interdiction faite à certains d’entre eux d’utiliser leur droit de réponse ainsi que les pressions exercées de parties internes et externes lors de la formation des listes électorales ont été soulevées hier par le cardinal Nasrallah Sfeir, à la fin de son homélie dominicale, comme autant d’«indicateurs qui ne portent pas à l’optimisme». Le patriarche maronite a tenu à noter que «tout le monde critique la loi électorale, même ceux qui l’ont établie et qui plaident en ce moment pour la petite circonscription». Il s’en est également pris à ceux qui «se vantent des sommes colossales qu’ils ont dépensées, à croire que leur siège parlementaire a été acheté aux enchères». «Sans compter, a ajouté le chef de l’Église maronite, les déclarations qui sont autant de défis à la Constitution (...) et ne vont pas dans le sens de la fin de la tutelle étrangère sur le Liban et du rétablissement de la confiance des Libanais dans leur pays». On retrouve, dans les propos du patriarche Sfeir, l’écho d’accusations lancées par certains de ses visiteurs, à l’exemple de M. Élias Abou Rizk, qui s’était rendu samedi à Dimane. Le président de la CGTL se plaint d’avoir été privé du droit de réponse sur Télé-Liban à des attaques dont il a fait l’objet. En outre, il critique sans ménagement l’usage abusif dont M. Nabih Berry a fait des médias de l’État à des fins purement électorales. Les deux candidats élus Antoine Ghanem (Baabda) et Karim Racy (Nord) comptent au nombre des visiteurs reçus hier à Dimane . Par ailleurs, le patriarche Sfeir a présidé hier la cérémonie de consécration d’une église au nom de Saint-Maron, construite à Zghorta par Michel Sayegh. Mgr Sfeir regagnera ce matin le siège habituel du patriarcat maronite, à Bkerké, mettant fin à son séjour estival à Dimane (Liban-Nord). Mercredi, le patriarche Sfeir se rendra à Rome.