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Actualités - REPORTAGES

A l'est de Saïda, on se retrouve pour les mariages, les enterrements... et les élections

Si Jezzine saigne encore, l’est de Saïda vit depuis dix ans avec une blessure mal cicatrisée. Qui fait probablement plus mal. Salhié, Majdelyoun, Hlalyié, Abra… Désertés par leurs habitants en 1985, ces villages se repeuplent lentement depuis le début des années 90. Rares sont les familles rentrées définitivement. Relevant du caza de Zahrani, jusqu’en 1972 les électeurs de l’est de Saïda choisissaient trois députés : deux chiites et un grec-catholique. Actuellement, comme toutes les autres localités du Liban-Sud, ils doivent opter pour 23 députés. Dans ces villages, où la plupart des bureaux électoraux sont situés à proximité des églises (dont certaines ne sont pas encore reconstruites) l’on panache les listes, et l’on vote au moins pour «des candidats qu’on connaît». Bien qu’appartenant au caza de Jezzine, Nadim Salem avait la cote parmi des électeurs qui rêvent toujours d’un changement. Qui rêvent encore de se réinstaller dans leur village. C’est dans le quartier chrétien de Abra (Abra el-Kadimé) que le besoin de rentrer chez soi à tout prix se fait le plus ressentir. La reconstruction de l’église et des maisons du village est loin d’être achevée. Ici, les électeurs sont tendus. Ils évitent de s’adresser à la presse. Le moukhtar distribue les cartes électorales devant le bureau de vote. Ont-elles été confisquées ? Le village votera probablement pour le chef du Parlement, Nabih Berry, l’incontestable décideur du Conseil du Sud, organisme chargé du retour des déplacés de l’est de Saïda.
Si Jezzine saigne encore, l’est de Saïda vit depuis dix ans avec une blessure mal cicatrisée. Qui fait probablement plus mal. Salhié, Majdelyoun, Hlalyié, Abra… Désertés par leurs habitants en 1985, ces villages se repeuplent lentement depuis le début des années 90. Rares sont les familles rentrées définitivement. Relevant du caza de Zahrani, jusqu’en 1972 les...