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Actualités - REPORTAGES

Environnement - Plaintes répétées des résidents du quartier de l'AUH Campagne de Greenpeace contre l'incinération des déchets hospitaliers(photos)

Dans le cadre d’une campagne contre l’incinération, notamment celle des déchets hospitaliers, Greenpeace a organisé hier un mouvement de protestation contre l’incinérateur toujours en activité de l’Hôpital de l’Université américaine (AUH). Le mouvement a eu un écho positif auprès des habitants des quartiers environnants qui disent souffrir de la fumée. Les déchets dangereux constituent une menace que le gouvernement était supposé éloigner par une politique centralisée, qui ne se réalise toujours pas. Pour dénoncer une fois de plus l’incinération (notamment celle des déchets hospitaliers dangereux) qu’elle dit cancérigène en raison de la dioxine qui s’en dégage, l’organisation internationale Greenpeace n’a pas lésiné sur les moyens. Une bannière géante jaune, sur laquelle était indiqué «Interdisez l’incinération», a été suspendue sur le mur du bâtiment au haut duquel se trouve l’incinérateur. L’opération a requis les efforts de quatre jeunes membres de Greenpeace dont trois se sont glissés le long du mur pour suspendre la bannière. Zeina el-Hajj, porte-parole de Greenpeace Méditerranée au Liban, a tenté d’entrer en contact avec l’administration de l’hôpital, sans succès. Interrogé par L’Orient-Le Jour, M. John Rhoter, directeur de l’AUH, n’a pas commenté les plaintes des résidents du quartier, se contentant de déclarer que son institution allait publier un communiqué expliquant sa position. Pour leur part, les «militants-alpinistes» de Greenpeace ont enlevé leur bannière une heure environ après l’avoir déployée. S’étant hissés sur le toit du bâtiment, ils ont été «cueillis» par les agents de la sécurité de l’hôpital, assistés de gendarmes qui les ont interrogée sur leur identité. Une fois sortis de l’immeuble, les militants ont affirmé qu’ils n’avaient subi aucun mauvais traitement de la part des agents de sécurité. À terre, les militants étaient secondés par d’autres membres de Greenpeace portant des banderoles avec les inscriptions «Incinération = dioxine = cancer» et distribuant des tracts aux passants. À l’issue du mouvement de protestation, Zeina el-Hajj a insisté sur le fait que «le message sur le danger de l’incinération est bien passé». «Nous avons protesté contre la négligence dont l’hôpital fait preuve envers la santé de la population», a-t-elle ajouté. «L’AUH prétend que la seule solution au problème de ses déchets hospitaliers dangereux est de remplacer l’ancien incinérateur par un nouveau. Or l’administration de l’hôpital sait que des alternatives plus sûres comme les décontaminateurs existent sur le marché. L’EPA («Environmental Protection Agency»), aux États-Unis, a qualifié l’incinération de déchets hospitaliers comme l’une des principales sources de dioxine, une matière cancérigène.» Un nouvel incinérateur Le problème de l’incinération des déchets à l’AUH et l’hostilité de l’entourage envers cette pratique n’est pas nouveau. Depuis des années, selon des témoignages que nous avons obtenus, des contacts ont été établis par des habitants avec l’administration, sans que ces démarches aboutissent. L’hôpital a récemment importé une machine de décontamination qui aurait dû remplacer le vieil incinérateur. Celle-ci procède par la désinfection des déchets dangereux (les rendant donc pareils aux ordures domestiques) puis par leur fragmentation. Mais, selon Zeina el-Hajj, le tri nécessaire n’ayant pas été opéré régulièrement, «le décontaminateur est naturellement tombé en panne et l’incinérateur a été remis en marche». Un nouvel incinérateur devrait être installé bientôt, mais son fonctionnement attendrait l’arrivée de nouvelles pièces de rechange. Une habitante d’un immeuble voisin de l’AUH, qui a requis l’anonymat bien que sa famille ait déjà intenté un procès contre l’hôpital (le dossier a été transféré au juge des référés), raconte que «même le marbre dans les maisons est taché de jaune, alors que nous observons une recrudescence des maladies pulmonaires et des cas de cancer dans nos quartiers». Maha Zeidane est l’une de ces personnes qui pense être atteinte d’un mal pulmonaire du fait de la proximité de son lieu de résidence de l’hôpital. «Je viens de l’hôpital où j’ai subi des examens», dit-elle. «J’éprouve des difficultés respiratoires, notamment au travail. J’ai été très heureuse à la vue de cette bannière géante de Greenpeace.» Mais Maha n’a jamais porté plainte parce que «personne ne répond à nos griefs dans ce pays». D’autres entendent poursuivre la lutte. «Nous ne pouvons continuer comme cela», dit l’une des habitantes. M. Raja Chabchab, un ingénieur, raconte qu’il avait demandé à prélever des échantillons des résidus de l’incinérateur. Un responsable lui a répondu de ne pas perdre son temps, «nous savons que l’incinérateur dégage de la dioxine». Tous les habitants rencontrés ont déclaré qu’ils ne comptaient pas baisser les bras, les nuisances augmentant avec le temps. Mais l’éternelle question demeure : pourquoi l’État tarde-t-il à prendre ce dossier en main, dossier qui affecte tout le pays à travers ses hôpitaux ?
Dans le cadre d’une campagne contre l’incinération, notamment celle des déchets hospitaliers, Greenpeace a organisé hier un mouvement de protestation contre l’incinérateur toujours en activité de l’Hôpital de l’Université américaine (AUH). Le mouvement a eu un écho positif auprès des habitants des quartiers environnants qui disent souffrir de la fumée. Les déchets...