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Actualités - REPORTAGES

Une bataille serrée pour les sièges sunnites et maronites au Chouf

De 1996 à 2000, le paysage électoral n’a pas subi de modifications majeures dans le caza du Chouf. D’une part, il y a toujours la liste présidée par le leader du Parti socialiste progressiste (PSP), M. Walid Joumblatt, et d’autre part celle présidée par Me Naji Boustany. Le chef du Parti national libéral (PNL), M. Dory Chamoun, quant à lui, maintient son boycott et réitère son appel. Fait à noter : l’absence cette fois de M. Zaher el-Khatib sur la liste de Joumblatt, ce dernier l’ayant écarté faute d’être parvenu, cette fois-ci, à un terrain d’entente avec les «décideurs». Le paysage diffère cependant de celui d’avant-guerre, lorsque les druzes et les chrétiens – plus précisément Kamal Joumblatt et Camille Chamoun – respectaient une certain équilibre politique dans la région, en dépit du fait que les chrétiens étaient à l’époque majoritaires. Avec la disparition de Camille Chamoun, et le boycott pratiqué par son fils Dory (depuis les élections de 1992), les députés chrétiens élus doivent désormais être nécessairement agréés par le grand électeur du Chouf, Walid Joumblatt. Le vide provoqué par le boycottage du PNL entraîne donc un profond déséquilibre dans la bataille, le PSP étant le parti qui a le plus de poids et celui qui, par conséquent, mènera le jeu. Me Naji Boustany, bien qu’il soit le candidat favori du pouvoir, ne peut, pour sa part, se substituer au PNL ou au leadership de Chamoun. Il essaie cependant de faire pencher la balance en sa faveur. Dans ce but, il a inclus dans sa liste des candidats susceptibles d’attirer la base chamouniste. Il s’agit de MM. Ghassan Moghabghab (grec-catholique), Charles Ghafari et Samir Kiwan (maronites). Par ailleurs, les services qu’il continue à assurer dans la région depuis plus de vingt ans pourraient jouer également en sa faveur. L’absence de Zaher el-Khatib sur la liste du Front de lutte nationale, présidée par Joumblatt, ne pourra influencer, selon les milieux de ce dernier, les votes dans la région de l’Iqlim el-Kharroub (qui compte 60 769 électeurs dont 40 327 sunnites) d’autant plus que le retrait du candidat sunnite Fayçal Hamdane de la liste du Chouf pour tous présidée par Naji Boustany, pourrait de l’avis des membres de la liste de Joumblatt, favoriser ses deux colistiers sunnites, Mohammed Hajjar et Ala’eddine Khodr Terro. Sur un autre plan, les membres de la liste du Chouf pour tous estiment pour leur part que le retrait de Fayçal Hamdane pourrait, au contraire, jouer en leur faveur. Car l’amitié de longue date qui lie Fayçal Hamdane à Naji Boustany ne pourrait que se traduire par un échange de voix en faveur des deux candidats sunnites de la liste, Zaher el-Khatib et Élias Barrage. Par ailleurs, la Jamaa islamiya, selon des sources proches de ce mouvement, a décidé de ne pas voter pour une liste complète, mais plutôt pour un candidat de chacune des deux listes, à savoir Mohammed Hajjar de la liste de Joumblatt et Élias Barrage, de la liste de Boustany. Tout indique jusqu’à présent, que la liste du Front de lutte nationale est en position de force par rapport à celle du Chouf pour tous. Mais, dans la pratique, la situation apparaît quelque peu différente. «Il est évident que le Front de lutte nationale présidé par Joumblatt, se bat contre les interventions de l’État et de ses services, visibles et occultes», indique M. Marwan Hamadé, député du Chouf et colistier de Walid Joumblatt. «Ce n’est un secret pour personne que même les différents services de renseignements se mêlent ouvertement des élections, interviennent auprès des municipalités et des moukhtars et alternent intimidation et offres alléchantes – aux frais de l’État bien sûr – pour essayer de renflouer la liste opposée et faire passer un ou deux de ses membres, enfants chéris du pouvoir», poursuit-il. Entendre, Naji Boustany et Zaher el-Khatib. La bataille de demain donc se portera principalement sur les sièges sunnites et maronites. Reste à savoir quelle part joueront les services de l’État, dont l’intervention a été dénoncée à plusieurs reprises par les milieux joumblattistes.
De 1996 à 2000, le paysage électoral n’a pas subi de modifications majeures dans le caza du Chouf. D’une part, il y a toujours la liste présidée par le leader du Parti socialiste progressiste (PSP), M. Walid Joumblatt, et d’autre part celle présidée par Me Naji Boustany. Le chef du Parti national libéral (PNL), M. Dory Chamoun, quant à lui, maintient son boycott et...