Talal Arslane : l'électorat chrétien au-dessus de tout bazar politique

L’ouverture en direction des chrétiens, aujourd’hui cheval de bataille de la liste de La lutte nationale parrainé par le chef du PSP Walid Joumblatt, est une constante de la vie et du combat politique de Talal Arslane. Tolérant et ouvert sur toutes les communautés surtout chrétiennes, le leader druze a été égal à lui-même depuis qu’il a repris le flambeau que lui a laissé son père, l’émir Magid Arslane. Pour lui, il est inconcevable que les chrétiens fassent l’objet «d’un bazar politique». Un leitmotiv jamais démenti chez les arslanistes. La campagne de séduction tous azimuts menée par le maître de Moukhtara et ses colistiers ne l’impressionne pas outre mesure. Il est persuadé que les chrétiens, «qui n’ont certainement pas la mémoire courte», sont conscients «du manège purement électoral et sauront faire la distinction entre le blé et l’ivraie dans la montagne». Pour grignoter davantage de terrain au niveau de l’électorat chrétien, ses adversaires ont scellé des alliances avec des chrétiens actifs représentant certains partis en vue. «Coïncé», Walid Joumblatt s’est rabattu sur l’électorat chrétien, juge Talal Arslane. Ses précédentes batailles électorales, le leader du PSP les a menées fort de l’appui des institutions de l’État et avec la bénédiction du Premier ministre de l’époque. Il avait mis, entre autre, à contribution la Caisse des déplacés. «Mais il n’a même pas pu limiter les dégâts puisqu’il n’a réussi à satisfaire ni l’occupant ni le déplacé», dit-il. Accusé de ne pas s’afficher souvent dans des rencontres électorales avec ses colistiers alors que Walid bey mène sa campagne à un train d’enfer, Talal Arslane répond : «Je n’ai pas de listes de féaux. J’ai contracté des alliances avec des forces politiques actives». Au dernier quart d’heure, Talal Arslane a entrepris un forcing pour rapprocher ceux qui hier semblaient irréconciliables. «Main dans la main, nous menons tous les onze la bataille», assure-t-il. En évoquant «l’argent politique» dépensé à outrance dans la campagne, le député druze de Aley ne mâchera pas ses mots, disant que la fortune favorise les audacieux. «La victoire des tenants de cette thèse représentera les prémices d’une nouvelle guerre», dit-il.