Football - L'équipe de France reçue à l'Elysée Chirac se veut toujours premier supporter des Bleus (photo)

Jacques Chirac et les Bleus se sont retrouvés hier pour un déjeuner à l’Élysée, qui a permis au chef de l’État et aux joueurs de l’équipe de France de football de rendre hommage aux partants, Didier Deschamps et Laurent Blanc. Ce déjeuner officiel était organisé pour fêter le titre de champion d’Europe, remporté le 2 juillet à Rotterdam, deux ans après la Coupe du monde. Devant des joueurs vêtus d’une chemise blanche et d’un pantalon noir, peu intimidés par les ors de la République – ils avaient déjà eu le privilège de rendre visite au chef de l’État après leur triomphe de juillet 1998 –, Jacques Chirac a salué Didier Deschamps et Laurent Blanc, qui vont quitter la formation entraînée par Roger Lemerre. «Permettez-moi de rendre hommage aux futurs jeunes retraités des Bleus. Vous qui avez éclairé de tout votre talent le parcours d’une équipe fabuleuse (...), vous manquerez à l’équipe, vous nous manquerez à tous», a-t-il dit dans le jardin d’hiver du palais présidentiel où trônaient, en bonne place sur une tribune bleue, la Coupe du monde et la Coupe d’Europe. Des supporters avaient pris place sur le trottoir en face du palais présidentiel, acclamant chaque joueur à son arrivée. «Didier, reste avec nous», ont-ils crié lorsqu’est apparu le capitaine du onze français, qui quittera les Bleus après le match amical de samedi soir contre l’Angleterre. À leur sortie du déjeuner, où leur ont été servis ballotine de saumon, caviar et selle d’agneau, plusieurs joueurs ont sobrement rendu hommage à leur capitaine et à Laurent Blanc. «C’est une grosse perte en tant que meneurs d’hommes», a dit Patrick Vieira. «C’est une déception pour lui et pour nous aussi et, avant de perdre un grand joueur, on perd un ami, c’est comme ça, il a pris sa décision, il faut respecter son choix», a dit Emmanuel Petit. Pour lui, l’équipe de France «va changer, une transition va devoir s’effectuer». «J’espère qu’elle s’effectuera dans les meilleures dispositions», a-t-il dit. Bixente Lizarazu a précisé que les Bleus feraient «vraiment la fête samedi soir», après le match amical contre l’Angleterre au stade de France, qui sera le dernier de Didier Deschamps et Laurent Blanc. «Il y aura beaucoup d’émotion pour eux, puis même pour nous, parce que, quelque part, ça nous met un petit peu devant ce qui va malheureusement arriver à tout le monde, arrêter la carrière internationale puis arrêter la carrière de footballeur», a-t-il ajouté. «Merci pour cette magnifique leçon de volonté et de courage que vous nous donnez», a lancé le chef de l’État. À leur sortie, les Bleus ont exprimé leur reconnaissance au premier de leurs supporters. «On a passé un bon après-midi, je pense que connaître le président dans ces conditions-là, c’était très agréable, beaucoup de conversations avec lui, parlant de tout et de rien et je pense qu’on a tous apprécié cet après-midi», a déclaré Patrick Vieira. «C’était très bon, très bien, je vous le recommande», a lancé Emmanuel Petit, parlant d’un «réel plaisir pour tout le monde». «On est toujours aussi bien reçus et c’est toujours aussi agréable de venir ici, c’est rare, donc le contexte est particulier», a expliqué Bixente Lizarazu. «Le président a d’autres soucis que les nôtres, mais je pense qu’il est fier de ce qu’on a pu accomplir pour la France et puis de l’image de la France qu’on a pu donner. C’est un des très bons supporters des Bleus et notre parcours il le suit sérieusement, avec beaucoup de passion», a-t-il précisé. Dans Le Parisien de jeudi matin, Laurent Blanc allait même un peu plus loin dans le soutien à Jacques Chirac. «Le président de la République nous a supportés pendant la Coupe du monde et l’Euro, c’est peut-être à notre tour de le supporter, il peut y avoir un échange», jugeait-il. Le gardien des Bleus, Fabien Barthez, a été le seul à sembler garder la tête froide. «C’était sympa, un repas normal, rien d’extraordinaire, comme vous pouvez trouver n’importe où», a-t-il dit, tout en précisant qu’il «déteste le caviar».