Législatives - Dernières percées du scrutin : Hélou, Ahdab et Boueiz Le pouvoir invité à tirer la leçon du Mont-Liban(photos)

Contrairement à ce qu’a affirmé hier le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, en publiant les résultats officiels des élections dans le Liban-Nord et le Mont-Liban, ce sont les électeurs, et non l’État, qui sont les grands vainqueurs de ce premier rendez-vous avec les urnes. L’État, lui, ferait bien d’en tirer la leçon. Ce que les électeurs ont exprimé, dimanche, c’est leur ras-le-bol des alliances forcées et des victoires programmées, de quelque nature qu’elles soient. Certes, l’État et ses divers services se sont comportés de façon relativement honorable dimanche, mais il ne l’ont fait qu’après avoir tout mis en œuvre pour garantir autant que possible les résultats du scrutin : découpage des circonscriptions, mobilisation de l’appareil d’État au service de certains candidats, contacts et pressions, alliances forcées, vetos... Tout était programmé. Tout, sauf la volonté populaire : les percées de Nassib Lahoud et de Pierre Gemayel dans le Metn, celles de Mosbah Ahdab à Tripoli, de Farès Boueiz au Kesrouan-Jbeil, autant de votes différents marqués pourtant par une même volonté de refus des consignes, pour ne rien dire du raz-de-marée de Walid Joumblatt au Chouf et à Baabda-Aley où sa liste a été toutefois percée par Pierre Hélou. En tout état de cause, ce qui s’est passé dimanche au Nord et au Mont-Liban présage d’une bataille acharnée à Beyrouth, où le dernier mot devrait revenir une fois de plus aux électeurs. Et à la liberté.