UE - La Banque centrale allemande monte au créneau pour défendre la monnaie unique La Bundesbank appelle à des réformes structurelles pour soutenir l'euro

La Bundesbank a appelé hier le gouvernement allemand et ceux de la zone euro à poursuivre avec «détermination» leurs réformes structurelles afin de soutenir la monnaie européenne, dont la dépréciation concourt à ses yeux à nourrir l’inflation. Les responsables politiques doivent «continuer sur la voie engagée des réformes structurelles favorables à la croissance afin de mieux mettre en valeur les potentiels d’appréciation» de la monnaie européenne, a écrit la Banque centrale allemande dans son rapport mensuel d’août. La Buba a relevé que le regain de vigueur de l’euro fin mai et courant juin n’avait été que «provisoire». Selon ses calculs, la monnaie unique européenne avait perdu fin juillet 23 % de sa valeur de janvier 1999 (lors de son introduction) par rapport au dollar. Comme l’avait fait avant elle dans son propre rapport mensuel la Banque centrale européenne (BCE), la Bundesbank a jugé l’effet conjugué de la baisse de l’euro et de la forte hausse de produits pétroliers particulièrement néfaste pour l’évolution des prix dans la zone euro. «Les risques cycliques sur la stabilité des prix» ont progressé au cours du premier semestre 2000, a-t-elle souligné. La Buba a ajouté que, dans la zone euro, les prix à l’importation avaient porgressé d’environ 20 % en avril et en mai derniers, en raison de la flambée des prix du brut, «mais aussi du taux de change plus bas de l’euro». La plupart des analystes s’attendent à ce que la BCE relève ses taux à la rentrée soit dès sa réunion du 31 août, soit lors de la suivante le 14 septembre. Compte tenu des tensions inflationnistes, les experts n’excluent plus un resserrement brutal de 50 pts de base du principal taux de la BCE, fixé depuis le 8 juin à 4,25 %. Dans leur dernier rapport mensuel, les gardiens de l’euro avaient utilisé des termes inhabituellement forts pour exprimer leur préoccupation face à l’évolution haussière des prix dans la zone euro, consécutives au regain de faiblesse de l’euro face au dollar, à la conjoncture florissante dans les pays de la zone et à la vigueur des cours du pétrole. La baisse de l’euro contribue en effet à renchérir les produits importés, tout particulièrement les produits pétroliers libellés en dollars. Le cours du brut, qui dépasse, lui, désormais allègrement le seuil des 30 dollars le baril, entraîne la hausse des coûts énergétiques pour de nombreuses entreprises, qui doivent ainsi les répercuter sur leurs prix de vente.